le Goncourt 2020 Anomalie Le Tellier

J’ai lu L’anomalie, le Goncourt 2020 de Le Tellier… et c’était trop bien !

Ne lisez pas cet article si vous ne voulez ABSOLUMENT aucune révélation sur l’Anomalie.
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Pour donner mon avis sur le Goncourt 2020 de Le Tellier, je suis obligé de parler un peu de l’intrigue, que je révèle ici.

Si vous ne voulez rien comprendre du tout, le pitch obscur utilisé sur le site de Gallimard ou le site d’Amazon pourrait vous convenir :

“Il est une chose admirable qui surpasse toujours la connaissance, l’intelligence, et même le génie, c’est l’incompréhension.” En juin 2021, un événement insensé bouleverse les vies de centaines d’hommes et de femmes, tous passagers d’un vol Paris-New York. Parmi eux : Blake, père de famille respectable et néanmoins tueur à gages ; Slimboy, pop star nigériane, las de vivre dans le mensonge ; Joanna, redoutable avocate rattrapée par ses failles ; ou encore Victor Miesel, écrivain confidentiel soudain devenu culte. Tous croyaient avoir une vie secrète. Nul n’imaginait à quel point c’était vrai. Roman virtuose où la logique rencontre le magique, L’anomalie explore cette part de nous-mêmes qui nous échappe.”

Si vous voulez lire la suite, cliquez sur le bouton LIRE PLUS ! Promis je ne spoile pas trop.

Spoiler alert : j’ai dévoré le Goncourt 2020 qui m’a attrapé dès le pitch. Oui, ce pitch nul.

Parce que qui dit avion dit Lost et Fringe, deux séries géniales.

L’anomalie, c’est un avion d’Air France qui demande à atterrir en juin 2021 à New York. Juste que là, rien d’anormal, me direz-vous.

Sauf que… cet avion a décollé en mars de Paris.
Et s’est DEJA posé, en mars, comme prévu.

La tour de contrôle a un léger souci avec cet avion, son commandant de bord et ses passagers : ce sont exactement le même avion, le même commandant de bord, et les mêmes passagers que le vol de mars.

Oh sorcellerie ! Oh voyage dans le temps ! Oh trou de ver et physique quantique ! Je vous donne les 3 raisons d’investir 20€ dans le Goncourt 2020, l’Anomalie de Hervé Le Tellier.

Raison 1 : La construction du livre, 3 tiers inégaux en intensité

Entre deux vannes sur Trump et Macron, ce roman inscrit dans l’époque (le Tellier nous parle du confinement de 2020, le premier).

Le premier tiers du livre est consacré à présenter les personnages.

Comme dans de nombreux bons romans actuels, un écrivain figure parmi les personnages.

C’est l’occasion pour lui d’écrire un livre qui s’appelle… L’anomalie. La mise en abyme marche bien, c’est un personnage que j’ai aimé suivre.

Le vieux couple, le chanteur nigérian gay, l’avocate, la mère de famille épuisée avec ses deux enfants, le scientifique gauche… et le tueur à gages, Blake. Le livre démarre fort, sur Blake.

Chaque chapitre, à la manière de la saga A song of Ice and Fire, présente le point de vue d’un nouveau personnage.

L’intrigue avance peu lors du premier tiers, jusqu’à la présentation du commandant de bord, et du « vrai » démarrage du livre : après avoir affronté une tempête de grêle d’une rare intensité et des turbulences inédites, quel est cet avion qui se pose ?

Qui sont ses passagers ? Des copies ? Des doubles créés en 3D par une intelligence extraterrestre ? Des créations de Dieu ? Des créatures du diable ?

Raison 2 : 2 rebondissements fous que je ne vais pas gâcher

Parmi les temps forts du livre (on en parle quand vous l’aurez lu, dans les commentaires ou sur Instagram), je me suis fait cueillir deux fois en beauté. Par deux fois, je ne m’y attendais pas.

La première fois, c’est le moment où celui qui est Président des Etats-Unis appelle le Président chinois pour lui annoncer la nouvelle.

« On a un souci, on a des ressortissants chinois, des citoyens à vous… mais vous les avez déjà aussi dans votre pays. On a des doubles, des copies, mais ils sont identiques en tout point à ceux qui se sont bien posés en mars. On fait quoi ? »

Le moment où le président chinois raccroche est fabuleux. J’étais vraiment heureux de lire ce livre à ce moment-là.

Bien sûr, il y a de l’humour parfois, et un peu de suspense. Il y a aussi de vraies questions métaphysiques : et si nous n’étions que des programmes ? Un peu comme dans Matrix, mentionné dans le Goncourt 2020 par Le Tellier.

Le deuxième moment où je me suis dit « Ah ouuuuuuuuais… il est bon cet auteur ! » ? Il s’agit des deux dernières pages. A aucun moment on ne pouvait le voir venir.

La fin est splendide. Et donne envie de voir le livre adapté au cinéma !

PS : grâce à vous, milliers de lecteurs, nous avons dans la section commentaires ci-dessous une LONGUE CONVERSATION sur LA FIN DE L’ANOMALIE. Avec cette question centrale : que veut dire la fin de l’Anomalie ?

Je vous pose la question ! Pour vous, que signifie la fin du Goncourt 2020 ?

Le déjà vu n’empêche pas d’aimer les situations

Le voyage dans le temps, le clonage ? Rien de nouveau, si vous avez vu les Visiteurs, Hibernatus, vous connaissez les voyageurs qui viennent du passé.

Si vous avez vu Terminator et Retour vers le Futur, vous avez l’habitude des voyageurs qui viennent du futur.

Si vous avez regardé The Leftovers, où une partie de la population disparaît sans explication, vous comprenez : ici, c’est l’inverse.

Certains destins basculent en 3 mois et les versions « mars » et « juin » des personnages sont différentes.

Certains mars vont affronter leurs juin, d’autres vont collaborer. D’autres ne connaîtront pas leur double.

Il y a du Gemini Man dans cette Anomalie, du Looper, et de l’extraordinaire.

Il y a une très belle histoire, qui vous embarquera ce week-end ou lors de vos vacances de Noël.

Le Goncourt 2020, L’anomalie de Hervé le Tellier,
C’est 361 pages chez Gallimard,
à offrir ou à vous offrir !

A venir sur le blog :
A la ligne de Joseph Ponthus
Civilizations de Laurent Binet

Je me rends compte que je n’avais pas parlé du dernier Dicker, ni du dernier Hunger Games, quand je vois que le dernier roman partagé ici est L’homme qui pleure de rire de Beigbeder !

Sélim, fan de

Published by Sélim Niederhoffer

J'écris des livres, des mails de vente, des pages de vente, des campagnes de pub aussi : je suis Sélim Niederhoffer, copywriter et coach en copywriting. Auteur du best-seller Le Guide du Copywriting chez Eyrolles (plus de 13.000 exemplaires vendus). J'écris pour Forbes.fr, glassdoor.fr, les-mots-magiques.com, et j'ai aussi été publié en papier chez Technikart et Playboy. Hobbies : faire du paddle, courir, et mettre du parfum même quand je suis tout seul chez moi. Mon prochain livre, Les Mots Magiques, sort en octobre 2024 chez Eyrolles. Je forme vos équipes au copywriting : contactez-moi.

144 comments on “J’ai lu L’anomalie, le Goncourt 2020 de Le Tellier… et c’était trop bien !”

  1. Je viens tout juste de terminer l’Anomalie et je trouve votre avis très similaire au mien. Je ne suis qu’un “petit” lecteur (pas plus de 3 livres par an) mais j’ai dévoré celui-ci en à peine une semaine. Je l’ai commandé après que mon beau-frère m’aie dit “c’est l’histoire d’un avion qui atterrit 2 fois.”

    J’ai quand même une incompréhension qui m’empêche pas d’avoir apprécier la lecture de cet ouvrage.

    Que faut-il comprendre par la toute fin du livre, le dernier paragraphe ? Cette mise en page correspond-elle au temps qui se distord ? ou bien autre chose ? je reste sans vraie réponse, si quelqu’un peut m’éclairer ?

  2. HEllo Geoffrey !
    A mon avis, la fin du livre veut dire : les aliens, les divinités qui nous contrôlent, font des tests pour voir COMMENT ON REAGIT face à cette anomalie.
    Tant qu’on réagit bien (comme la Chine ou la première fois, les Etats-Unis), ça va.
    Mais quand on décide de ne plus être humain, quand on décide d’éliminer l’avion “anormal”, on échoue au test lancé par “cette intelligence suprême, supérieure” : du coup, ils décident d’effacer purement et simplement notre programme.

    (C’est uniquement mon avis, ça ne veut pas dire que ce soit le bon !)

  3. En fait je pense que le livre démontre sue certain réagissent très positivement à quelque chose inexplicable et d autres refusent au point d éliminer quand aux état la seule réaction est sécuritaire

  4. Effectivement c’est comme cela que j’ ai interprété le livre.
    J ai un seul”truc” qui m’a gêné dans le livre c’est quand Blake tue Blake … Il dit se trouver nu, attaché et bâillonné. Or quand le Blake tueur relate la façon dont il s’est débarrassé du corps il narre lui enlever ses vêtements…. Du coup j ai un petit bug là

  5. Bonsoir,
    Je suis arrivé sur cette page car comme vous, et non pas comme mon double moi, j’ai cherché à comprendre la signification de ces deux dernières pages …
    J’ai encore le livre sous les yeux en vous lisant.
    J’en ai la même lecture que vous … après vous avoir lu ! 🙂
    C’est la fin du jeu … tout s’éteint, le tir du président américain sur le 3ème avion a déclenché un processus “game over” …
    Peut être que je pourrais adhérer à une autre explication … 🙂

  6. Oh ça s’est énorme ! Si on se met à trouver de “faux raccords” dans les livres, là je dis CHAPEAU monsieur !
    Ravi de voir qu’on a interprété la fin de l’Anomalie de la même manière !

  7. C’est sûr que cette lecture de la fin de l’Anomalie doit nous faire réfléchir.
    Je pense qu’en reposant le GOncourt 2020, on se demande tous :
    “Et moi, comment je réagirais si je découvrais mon double ?”
    mais aussi, on se demande :
    “Mais si j’étais Président, je ferais quoi, en vrai ?”
    Pas facile !

  8. Bonjour,

    Voilà, je viens de finir la lecture de ce beau roman, un peu étrange, mais beau. La fin… cette mise en page bizarre avec des lettres qui manquent… Y a-t-il quelqu’un qui a pu découvert le sens de cette “chose” tout à la fin ? Surtout les lignes 3, 4, 5, ensuite on peut distinguer “être”, “ulcérations”, “et sable fin”… Mais alors les lignes 3, 4, 5, c’est du béton. Si quelqu’un a un tuyau, je prends.
    Merci.

  9. Et si le fait de détruire le 3ème avion revenait à détruire le premier, tout s’efface car rien n’a existé

  10. Merci pour cette critique très intéressante !
    Je dois dire que mon interprétation de la fin était sur le moment un peu différente. Je me suis dit que la destruction du 3ème avion avait poussé le Concepteur de la simulation à mettre un terme à son expérience de dédoublement, mais non à toute la simulation. En d’autres termes, les doubles disparaissent (et la malheureuse Anne Vasseur se retrouve toute seule à boire son café Illy…). Tous ces efforts, tous ces chamboulements, pour rien. Le monde reprend son cours.
    Mais votre interprétation est bien plus convaincante.
    C’est passionnant, je retrouve le plaisir de l’interprétation ressenti après avoir visionné Matrix ou Mullholand Drive!
    Merci encore et au plaisir de vous lire prochainement !

  11. bonjour, cette proposition d’explication ne me convient pas.
    pourquoi est ce que la simulation passerai d’autres horreurs ( 11.09.2001 par exemple) mais pas cette destruction d’avion…ca ne tient pas

    pour moi, la fin reflète juste le fait que nous quittions la simulation/le livre. les mots et les lettres sont dissoutes dans le néant

  12. Je dirais que ce sont des horreurs qui n’impliquent que des hommes normaux contre des hommes normaux. On reste encore dans le domaine du “compréhensible”. Là, un double, ou un triple en face de nous… Mais je vous remercie pour votre point de vue. J’aimerais beaucoup rencontrer l’auteur !

  13. Bonjour !
    J’ai compris que le missile détruisait la Terre….. est-ce une explication plausible ? Il semble que des tas de ‘clones’ vont envahir la terre. Donc c’est la solution car que faire de tous ces clones qui vont se déverser sur la terre. Bon je suis peut-être complètement à côté de la plaque !!!! Cordialement

  14. Oh à ce stade-là, je ne pense pas qu’on puisse vous juger.
    Cette fin est vraiment ouverte aux interprétations 🙂 Mais je ne pense pas que le missile détruise la Terre.

  15. Bonsoir, moi je comprends, comme Deleage, que le missile détruit la terre. En effet, dans les paragraphes précédents, il est question d’un frémissement, de quelque chose qui se passe dans le monde, et un peu plus haut, le président à la perruque blonde, qui est seul dans son bureau et va appuyer sur le bouton. La volonté de détruire le troisième avion n’est pas suffisante, si on ne détruit pas la cause, or je n’ai pas vu à quel moment cette cause émergeait. Ce n’est pas mal non plus de se dire que ces lettres éparses c’est : je vous ai fait une bonne farce, non ? allez cogitez un peu

  16. Bonjour,
    Je l’ai fini vers 3h du matin et je m’attarde ici pour les mm raisons que vous… Merci d’avoir créé cette page ! Quel farceur, ce Le Tellier, et comme il parvient en plus à écrire des choses profondes et drôles en même temps, on n’est pas sortis de l’auberge, pardon, du roman.
    Quand l’un de vous écrit : “Et si le fait de détruire le 3ème avion revenait à détruire le premier, tout s’efface car rien n’a existé”, comment dès lors rendre compte des doubles qui ont disparu (une majorité de mars, Blake, Miesel) ou mars et juin, (Markle mourant deux fois et les deux Adriana assassinées par le baptiste intégriste) sans mettre en péril qui que soit et encore moins la planète ?! Et pourtant, dans ce dernier paragraphe, toute vie sur la planète, animale, minérale, humains comme artefacts, bref, tous semblent être affectés par la disparition de la 3e cargaison de doubles….
    Qu’est censé représenter ce calligramme, à votre avis ? Un missile, une coupe de champagne (à la tienne, lecteur!), pas une tasse du “dernier” café que Miesel suggère à Anne de prendre mais alors quoi, un effondrement, une dissolution ? Je pense que la clé est dans la répétition de ‘s’étire” pour évoquer le temps, juste avant l’impact du missile…. et ce calligramme qui s’étire comme un chewing-gum.
    ” […] et la tasse à café rouge de marque Illy dans la main de Victor Miesel et (n’oublions pas qu’on les as laissés s’embrassant page précédente…, en tout cas, la logique des lettres manquantes à la ligne précédente pourrait donner ) ___________ tenir ? sur la langue d’Anne Vasseur ___________ petit à petit s’efface ?? pour finir selon une logique différente par “ulcératio”ns et sable fin”….
    Vivement que quelqu’un trouve… s’il y a quelque chose à trouver…

  17. Merci pour ce commentaire Azilda ! Je pense qu’il va VRAIMENT falloir que j’essaie de contacter Le Tellier !
    Psssst ! La maison d’édition, ou monsieur l’écrivain, si vous nous lisez, NOUS VOULONS EN PARLER AVEC VOUS !

  18. Pour ma part, j’ai plutôt vu dans cette fin, où tout s’étire avant que le missile atteigne le 3ᵉ avion, une « déformation » du temps, une sorte d’asymptote où tout ralentit sans jamais que soit atteint le moment de l’explosion, qui pourrait être la fin du monde… ou être une singularité de l’espace-temps, dont les photocopies d’avions seraient des signes avant-coureurs.
    Il faut dire que j’ai plus été convaincu par l’hypothèse du trou de ver (donc de phénomènes physiques potentiellement envisageables selon certaines théories cosmologiques loin d’êtres validées), que par celle de la simulation orchestrée par une intelligence supérieure.
    D’ailleurs, ce concept de simulation (en mode Nick Bostrom) ne me satisfait guère : je veux bien concevoir qu’une unique conscience soit le produit d’un super algorithme, mais je trouve bizarre l’idée que cet algorithme intègre le principe que cette conscience interagisse avec d’autres consciences, dans ce monde totalement simulé. Évidemment, on pense aux jeux multijoueurs en ligne (ou à Matrix)… mais non, en fait ça n’a rien à voir puisque là les consciences sont DANS l’algorithme, et non pas des vrais cerveaux dont les sens sont stimulés par une unique programme qui alimente chaque conscience-cerveau d’informations produites par une simulation et cohérentes entre elles.
    Du coup je ne vois aucune « explication » dans l’idée d’une simulation. Ce n’est une autre façon de décrire le monde ; mais ça n’explique rien de plus.
    Reste l’idée que « quelque chose de supérieur » contrôle cette simulation (et fasse des blagounettes de temps en temps) ; Pourquoi pas ? mais on est ici très proche, me semble-t-il, du concept de dessein intelligent, qui s’applique, non pas à une simulation, mais au monde lui même.
    On peut aussi très bien se passer de tout ça et se rappeler simplement que le monde nous a souvent réservé des surprises remettant en cause la compréhension qu’on avait jusqu’alors de celui-ci : par exemple, lorsque des chercheurs ont constaté les blagounettes de la physique quantique, ils ne sont pas allés chercher l’idée que ces singularités ne pouvaient être expliquées que par le fait que nous sommes que produits d’algorithmes ; ils se sont juste dit que c’était comme ça et qu’il fallait bien l’admettre. Puis il ont commenté à adapter les modèles du monde que nous avions jusqu’alors.

  19. Bonsoir,
    Je suis aussi perdue sur la fin d’anomalie.
    Je partage le point de vue de destruction du programme MAIS après relecture de la fin il est dit que nous n’avons jamais eu de nouvelles des voyageurs chinois (autrement dit ils ont été tués – à mon avis) Alors pourquoi la simulation ne ce serait pas arrété a ce moment ?

  20. Les duplications d’avion comme “signes avant-coureurs d’une ‘déformation” du temps”, c’est séduisant.
    Là où je suis perdue, pour continuer avec vos hypothèses, Didier, c’est lorsque vous écrivez que les “les consciences sont DANS l’algorithme, et non pas de vrais cerveaux dont les sens sont stimulés par un unique programme qui alimente chaque conscience-cerveau d’informations produites par une simulation et cohérentes entre elles.” Pourquoi les consciences seraient-elles dans l’algorithme?
    Et si Hervé Le Tellier avait lu Patricia Darré ?! Et si chacun de nous était le chef opérateur de sa simulation, mise au point dans une autre dimension, avec bifurcations possibles si nécessaire, dans un grand jeu qui nous dépasse tous mais où chacun a une partition transitoire à jouer? Le pb, c’est que ça n’explique pas les doubles, à moins qu’ils soient “envoyés” dans notre dimension comme des “tests” car ça commence pas mal à déraper, dans notre dimension – c’est d’ailleurs l’une des hypothèses du mathématicien en T-Shirt, avec cette superbe fin de chapitre où il est question d’éteindre la lumière…

  21. Bonjour,
    Merci infiniment d avoir créé cette page, comme vous j ai bugé sur la fin.
    Alors comme je crois à l intuition, ma première impression est comme la plupart d entre vous : l explosion du 3 ème avion entraîne la fin du monde. La question est de quel monde ? Le titre du livre est anomalie, cela fait penser à un prb dans la matrice, et donc la théorie du bug dans le prg je trouve intéressant. Et le dernier point.. et nous ? Et le sens de ce livre ? Peut être ras… ou alors .. Et si ce livre – qui contient pas mal d histoires perso rudes – nous indiquait qu à force de faire n importe quoi (dans le sens nous éloigner de nos besoins primaires) on finit(ra) par s’autodetruire ? Et si l auteur parlait aussi d écologie ? C est quand même intéressant en cette “période” où l on peut considérer le covid comme le bug dans la matrice pour nous faire réaliser que l on est(était) de foncer vers l autodestruction de l humanité (guerres, burn out, vie virtualisée, surconsommation, perte de sens..)?
    Bon voilà sinon l auteur nous fait une blague car il ne savait comment comment finir son livre.. alors il fait le disque rayé 😉

  22. Bonjour,
    Le calligramme de fin représente très certainement un sablier d’où finit de s’écouler du… sable fin.
    Dans ce livre qui parle de doubles de soi, créés dans une simulation par un être supérieur et extérieur à l’univers, sous couvert de vulgariser de nouvelles théories mathématiques, qui est ce Dieu facétieux ? Hervé le Tellier. Dans quel univers vivent ces êtres ? Un livre de 336 pages. Qu’est ce qui motive cette simulation ? L’écriture d’un roman. Pourquoi s’arrête-t-elle ? Le livre a un nombre fini de pages.
    Ce que ça m’inspire ? Si des êtres bien plus évolués que nous nous font tourner dans une simulation, alors ils n’ont pas pu s’empêcher de nous donner envie de faire de même, et l’Homme, avec les moyens à sa portée, les appelle des fictions. Ou serait-ce plutôt ce goût que nous avons pour la fiction qui nous fait penser que d’autres êtres prendraient aussi plaisir à nous enfermer dans une simulation ?

  23. Suis bėotienne grave, je n’ai RIEN compris, alors que les deux premières parties étaient captivantes, tout à coup j’ai décroché, c’est quoi au juste l’idée, ou l’embrouille ??

  24. Le livre est bien mené et garde le lecteur haletant jusqu’à cette fin inattendue, digne de grands thrillers. Tous les commentaires sont très intéressants. En ce qui concerne l’interprétation de la fin, je penche pour un arrêt pur et simple de la simulation globale suite à une réponse non satisfaisante au “test”, comme cela a été bien développé dans des commentaires précédents. Toutefois, l’hypothèse de la simulation pour expliquer l’anomalie n’est pas celle que j’aurais privilégiée, mais le choix de l’auteur est intéressant et la fin trouve son explication dans ce choix.

  25. Je suis tres novice dans ces mondes doubles, simulation ect. et je ne suis pas capable de les comprendre en profondeur. J’ai eu la même interprétation pessimiste que vous de la fin. Lors de la deuxième partie du livre, je pensais à un poème de Baudelaire, “la vie antérieure”, les psy, physiciens, et agents du FBI seraient alors “les esclaves nus tout imprégnés d’odeurs…dont l’unique soins était d’approfondir, le secret douloureux qui me faisait languir”;
    On peut alors exclure l’intelligence supérieure, mais une éxpérience commandée par des humains pour mieux connaitre d’autres humains. Les scientifiques sont toujours en fin de raisonnement, les premiers à vouloir quitter la matérialité du monde au profit d’un projet suprahumain.

  26. Hello j’ose ici une interprétation un peu plus romantique. Avez vous remarqué cette phrase p326 ‘Prenons un dernier café, dit Victor, tu veux bien? (‘Un dernier café’, lui l’auteur du livre saurait que c’est la fin?) ‘il attire Anne à lui, caresse ses doigts frais, l’embrasse délicatement sur les lèvres qu’elle entrouvre, …. C’est alors que cela se produit.’ Ce qui se produit serait la description de ce que vit Victor. On assiste à une suite de mots que l’on retrouve dans le champ lexical de la passion ‘souffle, tourbillon, paisible, serein, vibrations, de pulsations…’ n’est ce pas là ce qu’il ressent en embrassant Anna? un moment d’éternité, le temps qui s’etire et s’arrete sur un baiser.Et oui j adore l’idee de ce sablier. Son livre se terminerait sur ce baiser à jamais éternel qui arrete le temps. L’Anomalie se terminerait avec cette rencontre non pas avec son double mais avec Anna, sa moitié.

  27. Bonjour à tous, je viens de terminer le livre et j’ai beaucoup aimé ce roman.
    Je vois la fin plus simple, le programme leur envoi un autre avion car ils n’ont pas répondu favorablement aux précédents et le sablier de mots représente le temps qu’ils leur reste pour répondre favorablement au problème de l’avion dupliqué, peut-être que la destruction est la réponse attendue.

  28. J’aime bien les interprétations de Laeticia et Bruno. L’idée du personnage se retrouvant dans un livre a déjà été utilisée dans un livre de Bernard Werber, plus explicitement. Pour moi il y a aussi une dimension philosophique et je fais le parallèle entre l’écologie et ce dédoublement inexpliqué : Face à un problème dont on n’a pas de solution, l’humain préfère se voiler la face et faire comme si de rien n’était et surtout ne pas changer ses habitudes. Pour le changement climatique : rien n’est fait. Pour le 3ème avion : le détruire pour faire comme si rien ne pouvait changer. Je ne sais pas si je suis bien claire, mais voilà c’est mon point de vue…

  29. Merci pour ce blog. Il est évident que nous restons sur notre fin (faim) quand ce livre s’achève. Le livre est si bien construit que je m’attendais à vivre un dénouement renversant qui aurait pu justifier l’inexplicable. Et si tout était déjà écrit en quatrième de couverture ? L’incompréhension surpasse tout dans ce livre y compris l’art de rester circonspect. L’auteur nous avait pourtant prévenu…

  30. Connaissez-vous le chat de Shrödinger? et la physique quantique? Pour moi il y apparait des anomalies dans le temps, et pour la fin, car je suis de nature optimiste, la destruction du 3eme avion fait disparaître les doubles, et tout rentre dans l’ordre, enfin presque…

  31. Merci Akira pour cette réponse ! Vous n’avez pas idée de ce que je vis avec cet article : c’est de loin le plus commenté en 10 ans d’existence du blog, ça me fait plaisir de partager ma passion pour la lecture, surtout sur un roman aussi intéressant !

  32. Bonsoir à tous! Je viens de finir le livre à l’instant et cette fin m’a fait atterrir ici… Je me sens comme ces personnages, avec l’impression d’avoir lu ce livre pour m’amener ici En tout cas, pour moi ce missile c’est la fin des doubles qui disparaissent en même temps que ce 3ème avion… La reponse apportée à la duplication n’ayant pas été la bonne ou assez appréciée par leur auteur, on efface et on recommence… Nul doute pour moi qu’un 4ème avion refasse surface en janvier ou fevrier 2022 jusqu’à ce que la réaction soit appropriée ou que des erreurs aient été réparées ?

  33. Mais comment un 4ème avion pourrait-il faire surface si la Terre entière a été effacée ? Si la simulation entière s’arrête ? Merci pour votre participation Géraldine !

  34. Je rejoins l’interprétation de Bruno. Pour moi, nous, lecteurs, sommes les observateurs du programme conçu par Miesel/Le Tellier. Dès lors, que le 3ème vol est détruit l’expérience scientifique et notre expérience lecture s’arrêtent. Et elles s’arrêtent dans un étirement du temps, un temps long au cours duquel l’écrivain savoure un amour naissant pour cette femme, Anne qui l’obsède depuis si longtemps (en cela je rejoins l’analyse romantique de Valérie).
    Et d’ailleurs, les citations du début sont des hommages du Miesel de juin à celui de mars !
    Pour finir, j’ai adoré les clins d’œil à l’actualité, merci Le Tellier pour ce petit bijou !

  35. Je viens de terminer le livre que j’ai lu en à peine plus d’une semaine tellement il m’a captivé.
    Comme tout le monde, la fin m’a laissé circonspect. Difficile de décoder, deviner les mots, s’il y a bien quelque chose à deviner.
    Pour moi, la destruction du 3ème avion signifie un Game Over, la simulation s’arrête car la destruction n’est pas la solution, c’est une réaction primaire de peur face à quelque chose qu’on ne comprend pas.
    L’arrivée d’un 3ème avion, en revanche, je ne sais pas trop comment l’interpréter. Une chance de proposer une autre réponse face à ces nouveaux doubles ? Est ce le fait que confronter les doubles n’étaient pas LA bonne réponse ? Est ce que Blake tuant son double est une erreur et du coup, on a le droit à un autre essai ?
    Difficile a dire… d’autant plus qu’on ne sait pas ce qui est arrivé aux doubles de l’avion chinois. Probablement pas exécutés sinon la simulation se serait arrêtée, donc on peut supposer qu’ils sont enfermés quelque part.
    À moins que la fin ne signifie simplement que seuls les doubles sont affectés par la destruction de l’avion, et du coup, Anne se retrouverait seule avec son café, mais je n’y crois pas trop.
    En tout cas, cette fin correspond bien à la phrase stipulant que l’incompréhension surpasse la connaissance, l’intelligence et le génie.
    Donc, on reste dans l’incompréhension, comme le voulait l’auteur, probablement 😉

  36. J ai beaucoup aimé ce romans.. qui ne laisse personne indifférent et qui soulève un tas de questions existentielles.. Je pense que tous les protagonistes du romans sont issus d une intelligence artificielle provenant d un ordinateur ultra performant du futur et que la destruction de l avion mène au game over. Ce monde virtuel ressemble beaucoup au nôtre tant par la folie des ultras religieux, par sa violence et son aveuglement au réchauffement climatique qui le mène droit dans le mur.. Dieu n existe pas tous ne sont que le jouet d un ordinateur du futur… C est très flippant l espoir est l antichambre du malheur.. Et qu en est il de notre monde……je vous ai tous lu et tous les commentaires sont passionnants. Vive la lecture.

  37. Bonsoir à tous,
    J’adore lire vos interprétations. Quelle imagination ! Pour ma part, j’en ai une beaucoup plus terre à terre, certainement parce que je trouve les autres trop flippantes … et que je préfère me rassurer en me disant que l’Anomalie est tout simplement le roman écrit par monsieur Miesel, qui est quand même le personnage central … Un homme brisé et en détresse, qui, avant de passer à l’acte, essaie de s’inventer une autre vie , dans laquelle il se donnerait la chance de vivre cette romance tant espérée avec Anne ? La destruction du troisième avion serait alors le moment où il saute effectivement, ou tout se désintègre et où il disparaît dans une lente chute … bon je sais c’est beaucoup moins imaginatif et inexplicable, et ça enlève le côté mystérieux du roman, mais ça ne le rend pas moins sublime à mes yeux …

  38. Toutes les théories sus-citées se tiennent. Et je pense que c’est le but de l’auteur.
    Pour moi il n’y a pas d’explication et la beauté du livre et justement dans le fait que nous sommes mis au rang des personnages, qu’il faut accepter de ne pas avoir de réponse, pas d’explication, d’être dans l’incompréhension, tout comme eux. C’est en cela que l’écriture est remarquable, parce que sans que nous nous en rendions compte elle nous embarque littéralement « dans le livre », notamment par le leurre nous faisant croire exactement ce que croient certains personnages, que Miesel est la clef de la compréhension de la fameuse anomalie.

  39. Après plusieurs relectures j’arrive à la conclusion que les gens du deuxième avion disparaissent. Que l’anomalie est corrigée ! Je trouve le personnage de Victor parfait pour cette interprétation comme il n’était plus là lors de l’apparition du deuxième avion. Je ne sais pas par contre comment interpréter le deuxième avion chinois, car nous n’avons pas assez d’information sur le sujet. J’imagine que ceci veut dire que pour les Chinois il est assez facile de les éliminer ou de les envoyer dans un camp de travail. Où ils seront complètement isolés. Je ne crois pas par contre à la thèse que le fait d’éliminer ce troisième avion fait disparaître toute la terre ou l’espèce humaine. Mais bien sûr c’est mon interprétation. Elle vaut ce qu’elle vaut. Seulement, l’auteur sait ce qu’il voulait dire. Et encore…

  40. Bonjour,
    Selon moi, point de programme mais ce sont des personnages de roman… sauf qu’ils ne le savent pas ! L’auteur (Le Tellier! qui devient un personnage -victor- d’où cette vertigineuse mise en abîme) écrit, ré-écrit, modifie sur les conseils de son éditrice, les personnages.. ils deviennent vivants dans l’imaginaire de l’auteur, se rencontrent, s’affrontent.. et l’auteur les regardent vivre.. avant de terminer son livre. Missile de fin. On imprime le livre, ils deviennent vivants dans notre imaginaire … ! Etc
    Un exercice de l’Oulipo très réussi !

  41. Ma proposition pour la fin: le missile et le troisième avion est une tentative de fin avortée pour le livre tout autant qu’un ratage de la simulation. On reprend alors la simulation et on corrige le livre ensuite : La fin est comme un brouillon de la fin du livre et de la simulation. L’auteur = le programmeur

  42. Comprendre, expliquer,… Tout ceci est inutile et impossible, Le Tellier nous le dit dans ses (auto-) citations : “Il est une chose admirable qui surpasse toujours la connaissance , l’intelligence, et même le génie, c’est l’incompréhension.” (page 11) et “Aucun auteur n’écrit le livre du lecteur, aucun lecteur ne lit le livre de l’auteur. Le point final, à la limite, peut leur être commun.” (page 215) Et vu qu’il n’y a même pas de point final au livre, nous n’avons donc vraiment rien à partager avec l’auteur !
    Pour ma part, j’aime bien l’idée lancée par Valérie (4 mars) : les doubles disparaissent quand Victor trouve sa moitié …
    Enfin, je ne peux pas m’empêcher de chercher une anagramme derrière “Victor Miesel”, mais je n’ai pas encore trouvé laquelle !

  43. Bonsoir,

    J’ai termine ce roman ce matin et j’ai immediatement voulu savoir ce qui ce cachait derriere ce texte fragmentaire de fin.

    Le premier reflexe est d’essayer de decoder.
    Je lis ici que je ne suis pas le seul. Tres fort M. Le Tellier de mener nos esprits vers cette meme envie.

    Ensuite, avant de reflechir aux possibles significations, je me suis demande si il n’y a pas egalement un message politique: la vision d’un Trump qui “a decide”, qui est “le seul a pouvoir prendre cette decision” nous avertit clairement de nous mefier (il est surprenant qu’il faille le faire d’ailleurs) de personnages de cette espece. (Prions que les citoyens US ne fassent pas la meme erreur de choixs lors des elections 2024).

    Venons-en a mon avis:
    1- Les doubles n’ont (quasi) rien change a leur facon primaire d’etre.
    Blake est un tueur.
    David Markle ne peut echapper a la maladie.
    SlimBoy adore et vit pour la musique, son double lui donne la force d’un coming out musical dont il revait.
    Sophia et sa maman vont toutes 2 (x2) commencer une nouvelle vie, liberees du pere/mari incestueux.
    Johanna Woods continue(nt) son (leur) job d’avocate avec comme priorite l’argent necessaire au soin de sa petite soeur.

    Pour Andre / Lucie, c’est different, il y a clairement une adaptation du comportement liee a l’experience, mais en conscience et en accord de tous.

    Que dire de Victor Miesel, la je seche. Je pense qu’il y a une clef la derriere, pourquoi Victor March a-t’il ete si affecte ?
    Mais enfin, on peut egalement faire un parallele avec le coupe Andre / Lucie car Victor June profite de sa seconde chance pour ne plus laisser filer son amour potentiel.

    ET ENFIN LA QUESTION: pourquoi un 3e avion Paris-New-York apparait-il ?

    2 explications selon moi:

    A. Des phenomenes inexpliques (trou de ver, autre, …) ce qui tendrait a dire que notre monde est complexe et que nous sommes loin, tres loin de commencer pouvoir le comprendre.
    Cependant, cette hypothese ne tient pas longtemps et n’a aucune explication logique avec la fin.

    B. Nous sommes dans une simulation. C’est (en effet malheureusement) la seule explication un peu logique. La reponse finale des USA declenche un arret brutal de celle-ci, reaction de desapprobation du (des) responsable(s) et obervateur(s) de la simulation.
    La mise en page de fin, avec les lettres qui disparaissent ressemble fortement a un ecran d’ordinateur avec du code qui s’arrete et disparait (cfr. Matrix).
    C’est pour moi le plus probable.

    ….
    ….

    MAIS ENCORE UNE QUESTION: Pq avoir ajoute a cette simulation ce 3e avion Paris / New-York ? Cela voudrait dire que la reponse precedente de l’humanite n’etait pas la bonne.

    Pourtant, la reaction me semble plutot adequate: La population a ete avertie / Les personnes impliquees ont ete protegees.

    Cela voudrait-il dire que nous n’avons rien a attendre de nos createurs ??
    Que ceux-ci s’ennuyent a nous regarder et qu’ils ne cherchent que nos failles ??

    Je dois dire que ce message de M. Le Tellier n’est pas clair pour moi.

    Merci a en tout cas pour ces heures de lecture delicieuse

  44. J’aime beaucoup l’analyse de Christophe (20/03).
    Tout est dit par Victor Miesel:

    “Il est une chose admirable qui surpasse toujours la connaissance , l’intelligence, et même le génie, c’est l’incompréhension.” (page 11) et “Aucun auteur n’écrit le livre du lecteur, aucun lecteur ne lit le livre de l’auteur. Le point final, à la limite, peut leur être commun.”. (page.215)

    De bons sujets de discussions, qui certainement utilise dans l’enseignement.

  45. Je suis content de constater que je ne suis pas le seul à me poser des tas de questions, comme après avoir vu et après avoir lu 2001 l’odyssée de l’espace. Pour moi, le programme réagit en constatant que le Président Trump se trompe en donnant l’ordre de détruire le 3ème avion. Sa réaction n’est pas de détruire le monde mais de supprimer une dimension : le temps. La dimension qui nous fait défaut puisque différente des trois dimensions physique. L’auteur joue également en nous laissant interpreter librement son roman : parmi l’ensemble des passagers des deux avions, nous n’en connaissont qu’une dizaine de nom. Pourquoi ne pas imaginer un personnage politique ? Joe Biden en pré-campagne par exemple. Bill Gates qui devrait partager sa fortune en deux ou trois… Hervé Tellier qui lui permettrait d’être dans trois média en même temps. L’initateur du programme est peut être l’éditeur ?

  46. Finalement, nous sommes tous si différents. Nous sommes chacun une Anomalie, un belle Anomalie, chacun unique. N’est ce pas être une Anomalie que de vivre aujourd’hui, sur cette petite planète, perdue dans un coin de l’univers ?

  47. Je très cartésienne et pas du tout fan de science-fiction mais j’ai voulu lire quand même ce roman dont tout le monde parle. Je ne le regrette pas. Il y a des idées géniales, des fulgurances mais aussi de l’ennui dans la première partie. Je me suis ennuyée à mourir à suivre les histoires disparates des personnages trop nombreux auxquels je ne pouvais pas m’attacher. Où Le Tellier est malin, c’est quand il nous sert page 322, la réaction de l’éditrice: “pitié, c’est trop compliqué, tu vas perdre tes lecteurs, simplifie, élague, va à l’essentiel. Mais Victor n’en fait qu’à sa tête.” Il avait donc prévu cela aussi! N’empêche, s’il n’avait pas été un écrivain reconnu, publié chez Gallimard, il n’aurait eu aucune chance d’être édité car les maisons d’édition nous disent et redisent que tout l’intérêt d’un roman doit accrocher le lecteur dans les 20 premières pages. Et je me suis em… pendant plus de 100 pages. Ensuite avec les doubles nous avons eu droit à l’éventail complet des réactions possibles et à une philosophie un peu trop basique. La fin évidemment est géniale. En tirant ce missile, le pentagone a mis en marche un processus irréversible…
    Bref, un livre original, qui pose des questions et laisse son empreinte dans la littérature.

  48. La construction du livre peut dérouter au départ, avec d’abord le décor et la description de tous les personnages, suivie de l’histoire qui les unit. J’ai aimé cette science fiction, les théories scientifiques qui font réfléchir sur notre existence, réelle ou pas…
    J’ai lu et relu plusieurs fois les trois derniers paragraphes pour essayer de comprendre la fin. J’en ai déduit qu’il n’existe dorénavant plus aucun programme, ni d’humanité.

  49. Il est un mot français peu usité: l’ultracrépidarianisme. Cela signifie parler avec assurance d’une chose qu’on ne connaît pas (type: “Je ne suis pas médecin, mais …”). Pour ma part, je ne suis ni grand lecteur en général, ni amateur de films fiction. Mais, tout en reconnaissant l’érudition et l’humour de l’auteur, je trouve que ce livre serait bien mieux en bande dessinée, et l’entonnoir final signifie: “je vous ai bien eus”. Mordant quelque peu à l’hameçon, je me suis même demandé di Dupont n’avait pas rencontré Dupond après trois mois.

  50. Bonjour
    C est pour moi digne de la série amercaine ” la 4ème dimension”..
    La fin pour moi représente la fin du monde causée par l Homme (virus, guerres, pollution) d ailleurs l auteur en fait état dans le livre… mais il parle également de religion .. finalement peut-être que Dieu nous punit tout simplement..
    Enfin c’est mon interprétation

  51. L’originalité du livre réside aussi dans le jeu avec le lecteur-ice qui est littéralement pris au piège, surtout à la fin lorsque l’auteur le fait “mourir virtuellement” en pleine lecture…!

  52. Bonjour à tous,
    Comme vous je cherche à comprendre la fin de ce livre!!!
    Après relecture de quelques passages, je me suis imaginée que la fin de ce roman représentait tout simplement le suicide de Victor Miesel. Le néant, le « game over » comme certain d’entre vous l’ont noté. « Le programme » de Victor prend fin avec sa propre mise à mort, le programme de la vie, de sa vie. Nous pouvons observer, que de tous les personnages, le seul à être choqué par les turbulences de l’avion c’est Victor. Il dit d’ailleurs:  « Nous avons failli mourir, je crois. Mais je vais bien ».
    Comme tous les passagers Victor a du voir « défiler sa vie », et c’est alors qu’il s’est aperçu que son programme n’était pas consistant, ne méritait pas de continuer.
    Sa décision semble alors irrévocable, mais il souhaite tout de même ajouter une dernière touche de folie, de rêve à la dernière partie de son programme. Peut être pour justifier l’existence même de son programme, ou encore pour rendre son geste un peu plus humble au yeux de la société, qui juge avec dureté le suicide.
    En écrivant « l’anomalie » , il s’invente donc une deuxième vie, ou plutôt une seconde chance. Il ose même s’imaginer la mise en lumière de son talent, mais à titre posthume.
    Dans différents passages et indices, nous pouvons comprendre le profond désarroi de Victor et son suicide imminent : le titre de ses précédents livres, les extraits de son livre:
    « La fraîcheur de l’oreiller me renvoie chaque fois à la vaine température de mon sang. Si je frissonne de froid, c’est que ma fourrure de solitude ne parvient pas à réchauffer le monde…
    « Je n’ai jamais su en quoi le monde serait différent si je n’avais pas existé, ni vers quels rivages je l’aurais déplacé si j’avais existé plus intensément, et je ne vois pas en quoi ma disparition altérera son mouvement… je ne mets pas fin à mon existence, je donne vie à l’immortalité . »
    Il y a aussi ses personnages, ceux qui sont condamnés dès le départ (Blake, Sophia et David), malgré une seconde chance restent tout de même condamnés.
    Il y a aussi des indices dans le nom des tomes : I) Aussi noir que le ciel
    II) la vie est un songe, dit-on
    III) La chanson du néant
    Et le dernier chapitre: « Le dernier mot » qui suggère les adieux du suicidé.
    Le ø de Victor qui est le symbole de l’ensemble vide.
    Ceci n’est bien sûr que le fruit de mon interprétation, mais c’est toujours un réel plaisir de lire un livre qui nous ouvre les portes de l’imaginaire.

  53. Bonsoir,

    J’ai aussi le sentiment que le missile lancé et impactant cet avion signe la fin de la récré, que la puissance qui joue aux billes avec l’univers (fans de “men in black” suivez mon regard!) veut changer de joujoubet décide d’anihiler le “programme terre”.
    Cependant je suis chagrinée par une “anomalie”, peut être une clé pour comprendre le tout: Miesel écrit un livre qui s’appelle L’anomalie. L’auteur lui même a nommé le livre où apparaît ce même Miesel du même nom. Cela ressemble à une espèce de mise en abîme qui laisserait à penser que tout ceci se passe réellement sous nos yeux, et que nous sommes nous-mêmes finalement ce que décrit le livre (puisque Miesel serait en fait l’auteur du livre Aka le Tellier). Vais-je trop loin?

  54. Question peut etre bete, j’ai surement loupé un truc mais.. Quelqu’un a compris les quelques pages ou on donne a 2 agents une missions super importante: ramener la grenouille?
    On en reparle plus tout le long du livre, ca me perturbe lol.

  55. Franchement, j’ai beaucoup aimé ce livre, mais je suis tout de meme déçu de la fin, tout simplement car je m’attendais a un rebondissement qui n’est jamais arrivé. La theorie de la simulation est evoquée au milieu du livre; et elle n’est jamais ni remise en question, ni affirmée, ni infirmée, et je trouve cela bien dommage.
    Je suis déçu que le personnage de Blake… Ne serve finalement a rien.
    Et déçu dans l’ensemble de tant de longeurs ne menant a rien.

  56. Ah c’est intéressant ce point de vue. C’est vrai qu’on peut s’attendre à une VRAIE réponse… et rien. L’auteur nous laisse sur notre faim…
    Est-ce fait exprès ? Lui seul le sait…

  57. D’après moi cette fin est juste la fin de la simulation qui consiste à mettre des personnages en scène dans un livre. Si on y réfléchi les personnages du livre n’ont pas d’existence propre puisqu’ils sont des personnages de fiction mais ils n’ont aucun moyen de le savoir puisque pour eux leur univers est réel, ils décrivent donc bien la situation qui est la leur. Le livre touchant à sa fin il est donc normal que la simulation s’arrête. Je ne sais pas si je suis dans le vrai mais j’aime bien cette façon de voir les choses.

  58. je viens de lire tous les avis, et je trouve que la thèse de la mise en abime au carré est la plus forte, la simulation c est le livre, tout se passe dans le cerveau de miesel qui a écrit “l’anomalie” dans lequel il imagine qu’un deuxième avion revienne. Les extraits de “l’anomalie dans l’anomalie ” – grandiloquents, poétiques, tragiques- n’ont rien a voir avec le ton de “l’anomalie” – précis, détaché- mais rien n’empeche de se dire que “l’anomalie” – le livre qu’on a entre les mains – est celui qu’a écrit miesel (avant de se suicider ? ou le suicide est inventé aussi ?) , dans lequel il se met en abime et parle de l'”anomalie” -tragique et presque ridicule, dont on n’a vu que des extraits- qui est devenu culte apres son suicide.. bref il y a une anomalie dans l’anomalie, c est logique et c’est récursif, donc c’est infini, et on peut appeler ca de la geometrie fractale ! merci pour tout

  59. Bonjour, alors voici mon point de vue :
    “L’anomalie”, selon moi, est un roman qui parle d’une anomalie imaginée par victor miesel consistant à dupliquer un avion et tous ses occupants lors d’une tempête, et imaginer leurs réactions et leurs vies, dans lequel il se met lui même en scène et imagine écrire un livre – grandiloquent, tragique, presque ridicule ?- qu’il intitule aussi “l’anomalie”, et qu’il rend culte en s’imaginant suicidé. Des lors il y’a bien trois “anomalies”, enfin plutot deux anomalies imaginées ( la duplication de l’avion, et le livre grandiloquent et tragique )dans l’anomalie (le livre que nous tenons entre nos mains), ce qui est logique si on pense à la nature fractale – ou récursive , ou homomorphe – des choses. On peut très bien penser que toute l’histoire de duplication, tout ce qui s’est passé ensuite n’est que l’imagination de l’auteur qui a écrit l’anomalie lors d’une tempete en imaginant les histoires de duplication, de simulation, de changement de vies comme une contrainte qui fait naitre une histoire. Il n’y a jamais eu d’avions dupliqué, ni de suicide, ni d'”anomalie grandiloquente et tragique devenu culte”, seulement “l’anomalie” que nous tenons dans nos mains. Mise en abime au cube ! A la fin, l’auteur qui ne peut pas cloturer le pseudo débat scientifique sur la nature du réel -car en fait ce n’est pas son propos – choisit la pirouette d’un étirement du temps tres joli mais sans réelle portée. J’ai bien aimé d’avoir a me triturer le cerveau aisni. c est du beau boulot ! Bravo M. Le Tellier

  60. oups je viens de voir que j’ai réécrit mon avis, je croyais que le premier n’était pas passé ..ca fait un peu de lecture en plus

  61. Tellement heureuse de tomber sur votre article et ses commentaires! Comme beaucoup j’ai dévoré ce Goncourt avec avidité, sans aucun à priori (n’ayant lu ni synopsis ni critique avant d’ouvrir le livre) j’ai été complètement prise au dépourvu à l’arrivée de cette anomalie. Je ne m’attendais absolument pas à cette bascule dans « l’incompréhension »,la métaphysique, le paranormal ou le fantastique (pour mon très grand plaisir).
    Quel ravissement de trouver tout au long des pages, ces petits tacles aux politiques, ces références bien connues (42!).
    La fin m’a laissé désemparée, je n’avais pas entrevu cette 2eme lecture, bien plus intéressante que m’a livré mon frère ayant écouté le livre en audiobook. En reprenant les dernières pages c’est une évidence pour moi. Nous sommes « effacés » suite à notre échec lors de l’arrivée du 3ème avion. Une deuxième lecture qui m’a redonné le sourire ainsi qu’une once de jalousie je dois l’avouer. Jamais je n’écrirai quoi que ce soit d’aussi brillant et d’aussi incroyablement mené, et cela jusqu’à la dernière ligne.

  62. Quel plaisir de lire tous vos commentaires en recherchant moi aussi une solution à la fin de L’Anomalie, que j’ai trouvé passionnant de bout en bout ! Cela m’a permis de de tomber sur le blog de Sélim Niederhoffer. Une belle découverte aussi, bravo ! N’oublions pas qu’Hervé le Tellier est oulipien, et c’est pourquoi j’ai vu le calligramme final comme un entonnoir qui nous menait seulement à la fin (le dernier mot d’ailleurs) de notre lecture, puisque L’Anomalie est une mise en abyme d’un autre roman du même nom. Mais j’ai aussi pensé comme beaucoup d’entre vous à la disparition soit du monde, soit des “June” à cause de la réaction de ce stupide président des Etats-Unis qui avait été réélu. Ce serait en effet intéressant d’en parler avec l’auteur mais sans doute a-t-il voulu cette fin à interpréter par chaque lecteur.

  63. Bonjour, à défaut de pouvoir rencontrer l’auteur, voici une rencontre virtuelle proposée par la foire du livre de Bruxelles : Le détournement. Conversation entre Hervé Le Tellier et Clémentine Mélois : https://flb.be/evenement/1221791242/
    Le Tellier y fait référence, entre autre, à la fin de son livre
    Merci pour tous ces commentaires passionnants

  64. Bonjour à tous et merci d’avoir créé cette page !
    Comme vous j’ai adoré le livre.
    Je n’ai pas l’impression d’avoir la même interprétation de la fin non plus, et ça fait une (im)possibilité de plus.
    Selon moi la dernière page est un calligramme, bon ok, représentant l’avion qui est détruit, et qui ENTRAÎNE la destruction du reste :
    On a laissé les deux premiers avions se poser donc pas de grain de sable dans le rouage :la vie continue.
    La troisième est détruit, c’est l’effet papillon, et tout est détruit justement parce qu’on a empêché les choses de se passer telles qu’elles devaient se passer. Toutes les vies sont liées et il y aurait du avoir une version « october » de chaque perso.
    Pour moi ce n’est pas un « test raté » donc le programme qui est détruit mais plutôt une vrai allégorie de l’effet papillon.
    Et en même temps, la fin du livre : l’anomalie avec comme dernier chapitre « le dernier mot » détruit lui même par l’avion qui détruit aussi le contenu du roman : l’historie.
    La mise en abîme est bouclée

  65. Bonjour,

    En page 165, il y a une équation, qui restera inexpliquée. Que veulent dire les différentes variables de cette équation? Quelqu’un pourrait-il nous éclairer?
    pour rappel, c’est f(sim) = f(p)f(i)N(i)/((f(p)f(i)N(i)) +1)

  66. Bonjour. Franchement, je vivais mieux avant de lire ce blog. Toute allait bien. Maintenant, je ne sais plus dans quel monde je suis…(Du j’y suis). 🙂

  67. Le Tellier donne le fil pour trouver l’explication de l’équation. Nick Bostrom est à l’origine de cette hypothèse dont on peut trouver une présentation simple par exemple à cette adresse : https://vielhuber.de/fr/blog/l-argument-de-simulation/
    Quant à Simulacron 3 que j’ai lu au début des années 80, je n’ai pas arrêté d’y penser en lisant l’Anomalie. Les deux bouquins, excellents, se répondent bien, comme dirait F.B.
    Pour la fin du roman de le Tellier, j’ai dû la reprendre trois fois pour être certain de mon interprétation (que j’espère être la bonne, si on n’admet qu’il n’y en a qu’une…). Ayant travaillé dans la simulation, je pense que cette description de l’effacement final ressemble bien à un programme qui se plante. Il y a des logiciels qui se plantent instantanément après un bug (cf le premier vol d’Ariane 5 sur une valeur hors domaine) mais il y en a d’autres qui commencent à sortir des résultats incohérents, pourquoi pas à effacer des données, avant de s’arrêter.
    Ce qui me frappe dans les différentes réactions, c’est que beaucoup ont le réflexe de voir le concepteur omniprésent derrière la simulation. En réalité, la simulation vit sa vie et échappe en grande partie à celui qui l’a créée (sinon il n’aurait pas fait une simulation mais simplement posé des calculs). D’ailleurs une simulation peut très bien survivre à ceux qui en sont à l’origine et je pense que c’est une erreur de penser qu’ils supervisent le déroulement comme un conducteur dirige, par exemple, son véhicule (ce n’est pas un jeu vidéo !). Tout au plus, on regarde à la fin ce qu’a produit la-dite simulation et on la recommence éventuellement avec d’autres paramètres, mais intervenir en cours n’a à mon sens, pas d’intérêt.
    Je suis très à l’aise avec la fin du roman en pensant que la duplication des avions est un bug de la simulation et que la suite géniale imaginée par l’auteur introduit l’incohérence à l’origine du plantage final. C’est ainsi qu’il me semble que chercher une intentionnalité c’est s’aventurer sur une fausse route. La réponse est dans le code du logiciel mais on ne peut même pas imaginer la nature d’un code permettant de simuler notre univers tout entier, y compris la conscience… il est légitime de se poser la question mais il serait stupide à notre niveau de vouloir y répondre…

  68. Moi je cherchait des réponses et lisant tout ceci j’ai encore plus de doutes! Mais quelqu’un a parlé du chat de Shrödinger et en effet, il me semble que Le Tellier dans l’interview qu’il adonné à Etienne Klein sur Radio Culture, a parlé de cette expérience… faudrait que je réécoute et c’est certain que je vais relire le livre ( et vérifier ce bug à propos de Blake ) . Merci pour cette page !

  69. Oups ! “… si on admet qu’il n’y en a qu’une..” aurait été mieux… il n’est pas bon d’écrire en suivant une conversation téléphonique en même temps !
    C’est l’occasion, en tout cas, de remercier l’auteur de ce blog ainsi que tous les intervenants.
    A propos, l’avantage d’écrire un livre sur fond de simulation c’est que si l’auteur se trompe on peut attribuer le bug à la simulation…
    Bonne journée à tous.

  70. Le Tellier est très fort, à mon avis la fin ne sert qu’à alimenter par exemple, ce blog de discussions, il a gagné. Pour l’interprétation de la fin, tout le monde peux y aller de sa version, là n’est pas le vrai questionnement, l’important est comment l’être humain peut se regarder vraiment en face, comment s’accepte t’il ? Que ce soit Trump, Xijiping, ou Macron, aucun n’accepterait de partager son pouvoir, aucun n’accepterait de devoir prendre les décisions a deux. Alors il faut détruire et effacer toutes traces de ce futur qui déstabiliserait les codes déjà instaurés. Bravo à tout les participants de ce blog qui ont eux aussi, une imagination débordante.
    PS : Les lettres tombant comme dans un sablier, me rappelle le code vert défilant dans Matrix.

  71. Je ne sais pas si cela a été dit, mais les trois dernières lettres du sablier et du roman sont “f”, “i”, et “n”…

  72. La fin de l’Anomalie? J’y ai vu, sans me poser trop de questions, la même interprétation que Sélim Niederhoffer: le président américain fait détruire en vol la troisième version du vol Air France 006, et c’est “la mauvaise réponse”: l’humanité ne passe pas le test, la simulation qui est notre vie est arrêtée, le temps s’arrête, tout se disloque, le texte devient un calligramme qui évoque l’étirement du temps, son arrêt et la dislocation de tout, donc aussi du texte écrit: le fait que cela se termine par “sable fin” mais donc par “fin” est un clin d’œil.
    J’ai lu les objections disant que l’humanité a fait des choses bien plus horribles que de détruire la troisième copie d’un avion et de ses passagers. Mais c’est là un point de vue moraliste, de quelqu’un qui croit que ce(ux) qui a/ont fait la simulation juge(nt) l’humanité sur une morale ressemblante à la notre. Le livre suggère que ces doubles, puis triples, sont des tests pour provoquer une réponse. J’imagine que la première réponse, qui consiste grosso modo à continuer comme si de rien n’était, à ne rien remettre en cause, à provoqué l’arrivé des triples, comme une injonction à “faire mieux”. L’action du président américain n’est pas jugée comme “horrible”, mais comme un refus de répondre au test, comme une incapacité à poursuivre le jeu. De ce fait, les joueurs arrêtent la partie.

  73. Merci Srouours pour l’exposé clair de cette hypothèse.
    Cependant, je n’y crois pas un instant pour la simple raison qu’une simulation de cette envergure ne peut pas avoir pour unique but de tester une réponse à une situation absurde, en opposition avec la cohérence de tout ce qui précède et, il faut bien le dire, sans grand intérêt pour l’analyse de l’Humanité.
    Que la décision d’un seul homme puisse faire basculer le sort de tous les autres, merci, on le savait déjà…
    En fait, tout tient dans la nature de la simulation. S’il s’agit d’un genre de jeu vidéo avec des joueurs qui s’amusent avec ça en faisant n’importe quoi alors, effectivement, tout devient envisageable. Mais s’il s’agit d’une vraie simulation réalisée par les descendants de Neandertal, dix millions d’années après leur apparition sur Terre, pour savoir ce qu’il serait advenu si Homo Sapiens avait survécu à l’époque préhistorique, alors les auteurs ne vont pas s’amuser à tout gâcher avec l’introduction de détails fantaisistes.
    Je suis d’accord sur le fait que les auteurs de la simulation n’ont pas d’état d’âme sur la moralité de ce qui se déroule dans leur simulation mais, en revanche, je persiste à penser qu’ils ont une logique. Or le fait qu’ils n’ont strictement rien d’intéressant à déduire de la destruction de la troisième copie, en terme d’évolution du monde simulé, me fait persister à penser que la meilleure interprétation est celle du bug.
    La simulation est entrée dans une boucle qui va faire réapparaître l’avion indéfiniment et faire perdre sa crédibilité au déroulement ultérieur. Soit les auteurs s’en aperçoivent via un message d’erreur qui leur parvient et ils mettent fin (définitivement ou temporairement) au déroulé, soit la simulation s’arrête ou se plante toute seule suite à l’erreur de programmation, certains paramètres étant sortis de leur domaine.
    Bon, maintenant, j’écris ça parce que j’ai été programmé pour…

  74. Ce qui me trouble, si la fin est bien l’arrêt de la simulation suite à une réaction désespérante, c’est le sort de l’avion chinois. Visiblement ses passagers n’ont pas repris leurs vies et on peut imaginer sans grand effort que le sort fut à peu près le même que celui des passagers du troisième avion. Donc, si la simulation devait juger, elle l’aurait certainement fait lors du deuxième… Qui était d’ailleurs probablement le premier… Non ?

  75. Bonjour,
    Je viens de finir ma lecture et voici “mon” interprétation de la fin. (Attention Big spoil, ne lisez pas si vous n’avez pas fini le livre)

    Donc ce que je pense c’est que le monde, est une simulation. De quoi de qui, ça ce n’est pas important dans le livre. Et la clé pour comprendre la fin, c’est Victor Miesel dans le 1er avion. Il fait office de “prophète” il a compris quelque chose ou à été témoins de quelque chose dans les turbulences. Ce qui fait que après coups il écrit l anomalie sous le nom de Victør avec un “ø” (symbole informatique, [informatique-simulation] pcq il n est plus Le même. Tellement que malgré le fait qu’il ne soit pas suicidaire du tout (selon le 2eme Victor Miesel), il comprend à ce moment que la vie n’a aucun sens, N’est pas réel et se suicide car il est immortel, il reviendra sous un nouveau code.

    Dans un extrait de l anomalie écrit par Victør Miesel il dit “il faut tuer le passé pour avancer”
    C’est ce qu’il s’est passé selon moi.

    Je ne pense pas qu’un “être supérieur ait stopper la simulation pcq selon lui les humain n’étaient pas “dignes” ça n’a selon moi pas de sens car Blake tue son double, le fanatique religieux tue les deux adrianna, pourtant rien ne se passe.

    Je pense que l’avion qui apparaît est une anomalie, un bug dans la simulation. Et que au moment où les USA détruisent le 3eme avion. (Au moment précis où l’anomalie se produit) L anomalie bug complètement (Un peu comparable à un “blue screen of death”-ecran bleu sur nos ordinateur quand il.surchauffe et le système se reset, se redémarre. Et tout recommence. Le monde repart à.zero la simulation reprends du début, “l’histoire du monde” recommence.

    Voilà voilà. Je n’ai pas la prétention de dire que ma version est la bonne mais c’est ce que j’ai compris de ma lecture.

  76. A propos de Blake, j’avais compris que c’était son double qui tuait l’original ! Puisqu’arrivé en juin, il est obligé, lorsqu’il retrouve Blake March, de changer tous les mots de passe de ses comptes s’il veut prendre sa place. Auquel cas il a tout faut car le missile de Trump le fait disparaître en même temps que tous les doubles. Fais-je erreur ?

  77. Très intéressante ces discussions et je suis très séduit par l’explication de Jack en particulier sur le bug ultime.

    En revanche, je m’interroge sur l’étirements du temps final qui, si je ne me trompe pas ressemble à celui une fois passé l’horizon d’un trou noir. On pourrait imaginer par exemple que le missile introduit une perturbation dans ce qui serait un trou de ver et plongerait ainsi “tout simplement” tout l’environnement proche, y compris notre chère Terre, dans ce trou de ver/noir… vers un destin inconnu (compression et/ou passage dans un autre espace temps)

    Ça ne répond pas à tout loin de là mais je serais curieux d’avoir vos réactions à ce morceau d’interprétation.

  78. Je viens de finir L’anomalie, j’ai adoré, et comme vous tous, l’énigme de fin m’a bien fait cogiter. Je suis ravi de trouver cette page et ces nombreuses interprétations. Je vous partage la mienne, et ne résiste pas à le faire avant le 21 octobre 2021, la date de la fin du livre et de l’apparition du troisième vol Air France 006!
    Pour moi, comme d’autres l’ont déjà proposé dans cette page, le calligramme de fin est un sablier … quelle trouvaille de conclure un roman par “sable fin” coulant dans un sablier! Dès lors, chacune des lettres des 327 pages devient un grain de sable s’écoulant inexorablement durant le temps de notre lecture jusqu’aux derniers grains de “sable fin”. Le sablier représenterait donc le temps fini de l’expérience du lecteur, cette expérience qui se termine avec le mot “fin”.
    Et, comme certains d’entre-vous l’ont proposé, cette expérience est proche de l’expérimentation, voire de la simulation. Le lecteur lui-même est au sein même de cette simulation et y participe par ses propres hypothèses et théories. Le citation de Victor Miesel donne la clé “Aucun auteur n’écrit le livre du lecteur, aucun lecteur ne lit le livre de l’auteur.” … c’est donc que chaque lecteur est partie prenante de l’intrigue. Et il ajoute “Le point final, à la limite, peut être commun.” Ici, l’ironie culmine, puisque L’anomalie … n’a même pas de point final!
    Je trouve aussi très subtil de clore l’histoire avec l’apparition du troisième vol Air France 006. En effet, si l’anomalie se répète une deuxième fois, c’est donc que ce n’est plus une anomalie, mais un système récurrent. Le troisième vol est “l’anomalie dans l’anomalie” … il est donc temps que le livre dont s’est le titre se conclut, et avec lui l’expérience du lecteur.
    Enfin, quelqu’un peut-il m’expliquer la différence de majuscule entre le titre de Victor Miesel “L’Anomalie”, et celui d’Hervé Le Tellier “L’anomalie”? Y a-t-il un sens caché derrière ceci?
    PS: pour ceux qui aiment les anomalies, je leur conseille le roman “Abysses” de Franz Schätzing (traduction française, 2008).

  79. Régalée, je me suis régalée… l’auteur nous prévient assez rapidement qu’il place au dessus de tout même du génie, l’incompréhension. Donc je m’adapte et suis son conseil. Je n’ai pas compris et je n’irais pas plus loin chercher une logique ou une explication plausible. Je n’ai que mon ressenti intuitif à transmettre, celui du moment précis où j’ai refermé le livre : il y a eu une anomalie dans le cycle temporel, car même le temps, du moins le temps défini par nous, n’est pas parfaitement parfait. C’est comme un disque qui aurait une rayure …
    le fait de détruire le troisième avion entraîne la mort des 243 passagers et de leurs clones. Ils disparaissent tous et le livre se dissout … et chacun des lecteurs peut faire son livre…l’auteur a réussi à faire travailler tous nos imaginaires

  80. La note Fa m’a intriguée. Les ordinateurs Mac au démarrage émettent cette note (en fait fa-do-fa). Il s’agirait donc d’un programme qui redémarre ou s’éteint. Peut-être un reset.
    Le temps qui s’allonge quand le missile s’approche du 3e avion fait penser au temps qui se déforme à l’approche d’un trou noir. La pulsation infinitésimale est une fluctuation quantique qui se propage instantanément partout sur Terre (dans l’univers) d’où la description d’événements survenant dans diff.rentes villes. Et finalement, la disposition des lettres du dernier paragraphe en entonnoir nous mêne vers un big crunch, fin et on repart vers l’autre sens, big Bang.
    Tout le roman est époustouflant. Pas un gros lecteur non plus. Mais, j’ai adoré. Les personnages sont décrits en quelques coups de pinceaux. On est dans la tête de Blake. Adrian et Meredith, dans les théories abstraites soudainement en pleine réalité. La petite Sophie qui cache un si lourd secret. Sont tous crédibles. Et quelle richesse de situations: confrontés à soi-même, mais totalement. En face des choix qu’on a fait. André qui se voit tellement ridicule. Lucie qui affronte Lucie aussi manipulatrice qu’elle.
    Et cette fin extraordinaire que je n’avais pas du tout vu venir. Merci pour tous ses commentaires. Je ne suis pas seul à me questionner.

  81. Merci Pierre pour l’idée sur la note FA. Ma femme a ENFIN lu le livre, un an après. Et elle a fait comme vous : elle a tapé dans Google “que veut dire la fin de l’Anomalie ?” et est tombée sur cet article. Elle se délecte de la lecture de tous vos commentaires, et moi aussi.
    Encore merci pour votre suggestion !

  82. J’ai une autre énigme dans le livre : pourquoi tous les enquêteurs dans le hangar ont ils une ville de naissance erronée des passagers de June ?
    Pour la fin j’ai aimé l’interprétation de Valérie (mars !) sur le frisson amoureux de Victor pour Anne

  83. je viens de finir ce livre et j’ai vraiment adoré, pour tout dire c’est le premier Goncourt que j’apprécie vraiment depuis 20 ans au moins… j’ai trouvé le récit moderne, drôle et grave à la fois, pour la fin je la vois comme l’arrêt du programme en court, un reset fait par les “ingénieurs” créateurs de la simulation virtuelle / réelle et du coup je comprends que les doubles (les versions Juin) disparaissent instantanément.

  84. Moi j’ai beaucoup aimé la fin. La première phrase semble se contracter puis les autres se distendre à l’image des étapes d’ une explosion. D’ailleurs le livre s’articule toujours autour du temps, des dates, des mois. À la fin le temps se réduit à une seconde car il arrive à la petite partie la plus étroite du sablier, celle qui relie la partie supérieure à la partie inférieure.
    Finalement comme le dit le philosophe avec lequel s’accorde Miesel, le monde reste le monde qu’il soit réel ou virtuel. Les conséquences sont identiques. D’ailleurs tout le monde s’adapte étonnamment bien à son double. Tout le monde reconstruit sa vie et continue sa route. L’étrange même l’impensable est accepté. Pour autant, l’ auteur vient rajouter une couche d’étrange sur le déjà étrange avec ce troisième avion. La conséquence de cette explosion c’est que le monde de centaines de personnes disparaît. La mort reste la mort qu’elle soit réelle ou virtuelle. Ce qui arrive après ? On ne le sait pas, la partie inférieure du sablier n’est pas visible. D’ailleurs qui retourne ce sablier ?

  85. A la fin de ce livre éblouissant par son ecriture et par les réflexions qu il provoque, je suis vraiment heureux de trouver refuge sur votre forum. Après quelques heures d’insomnies, je commence à avoir une conviction. Je ne connais absolument pas la vie de l’auteur, je ne sais pas s’il est marié, ou séparé, ni quand il a écrit ce livre, ni son état d’esprit pendant le confinement de 2020 etc… Mais comme le dit Miesel, il ya le livre de l auteur et celui du lecteur. Je pense que l’auteur nous enfume avec cette sublime histoire de programme informatique pour nous raconter son vécu du confinement de Mars 2020. Il a écrit l’anomalie comme Miesel en mars pendant cette période. Drôle de coïncidence que l’avion se dédouble à une date si proche du confinement (1 an après je vous l’accorde mais sinon l’avion n’aurait pas pu voler en raison du confinement) Et il a continué à imaginer la vie pendant 3 mois des humains s’il n’y avait pas eu ce confinement, la mort serait rester la mort comme pour David Markle, les march auraient vécu sûrement différemment pendant que les june étaient enfermés, confinés dans leur hangar après décision des chefs d’états de confiner suite à l’anomalie, le test qu’est pour l’humanité la pandémie du coronavirus ou ce dédoublement d’avion. Les dates confirment cette hypothèse, les critiques de l’auteur envers les médias et les pseudo experts qui donnent leur avis sans avoir de réponse, me semble aussi faire le parallèle avec la pandémie. Et Miesel durant son mal être à écrit un livre “l’anomalie” pendant ces 3 mois comme Le Tellier probablement pendant le confinement. Sinon, A quoi cela aurait il servi d’appeler son livre du même titre que Miesel puisque le livre de miesel ne parle pas du tout de la même chose ? Pour la fin, je fais encore le parallèle avec le coronavirus ou la vie en générale, avec un recommencement de test, une nouvelle “menace” avec le nouvelle avion, comme avec les nouveaux variants ou les problématiques mondiales en général. Le chef d’état prend une décision mais le temps ce suspend sur des instants de bonheur humains à travers le monde, et rien ne pourra changer ces instants de bonheur, peut être que l’auteur a voulu nous dire qu’il avait été sauvé de son confinement par l amour, en mode vision romantique. En tout cas sauvé par l’écriture de ce magnifique roman qui nous sauve nous aussi dans ces moments troubles.

  86. @Anne: pourquoi tous les enquêteurs dans le hangar ont ils une ville de naissance erronée des passagers de June ?
    Letellier donne la réponse en amont: les enquêteurs ont introduit des erreurs à dessein dans leurs questions pour provoquer les passagers à s’authentifier en les corrigeant.

  87. Je viens de lire l’Anomalie. Et après plusieurs jours de réflexion, voici mon interprétation: le roman de Le Tellier est la simulation.
    Victor Miesel, le personnage-auteur sait ce qu’il va se passer jusqu’à la fin puisqu’il l’a écrit. Il sait qu’il va y avoir des doubles et que ce sera compliqué, alors Victor March se suicide pour qu’il n’y ait qu’un seul Victor, cependant il achève son histoire sur un moment de pur délice étiré à l’infini pour son autre lui, Victor June.
    Dans cette interprétation, il ne s’agit pas vraiment d’un bug de la simulation suite à la destruction du 3e vol, mais plutôt d’une volonté de Miesel et Le Tellier d’arrêter le temps sur cet instant si parfait et de le faire perdurer pour l’éternité.
    C’est résolument optimiste, génial et totalement oulipien à mon sens.

  88. Bonjour à tous,
    J’ai apprécié lire vos commentaires et plus encore le dire que je n’etais pas seul à essayer de trouver des réponses.
    Une anomalie n’a pas été relevée dans vos commentaires et continue à m’obseder : pourquoi l’image du journal de presse montre un 777 alors que les deux avions dédoublés sont des 787 ?

  89. (1) “O temps ! Suspend ton vol …” (d’après Lamartine) (vol = AF 006)
    (2) Dr. Folamour (cité à la page 144) se termine également en apocalypse (j’ai revu ce film lors d’un .. BRU-JFK).
    (3) “Les trois DERNIERES minutes de l’univers” (pace Steven Weinberg) qui s’étirent d’une façon incompréjensible/inimaginable par nos cerveaux mammifères.

  90. Comme beaucoup ici je considère que la clé de lecture donnée par Le Tellier est : “Il est une chose admirable qui surpasse toujours la connaissance , l’intelligence, et même le génie, c’est l’incompréhension” : Notre perception de l’Univers – ou de l’ordre qui le régit (le Cosmos) – est limitée par nos 5 sens et par notre intelligence humaine (et ce autant capable de génie soit cette intelligence).
    Le pourquoi de la Création, l’incapacité à concevoir le néant, nous ramènera inexorablement à “cette chose admirable: l’incompréhension”.
    Aussi, et un peu à la manière de José Rodrigues dos Santos dans “La formule de Dieu”, qui explore le thème de l’algorithme magique renfermant l’alpha et l’oméga de la Création, Le Tellier explore le thème de l’aventure humaine sous l’angle d’un algorithme qui serait “la Simulation”, l’humain comme résultante d’un programme (très) sophistiqué . Son intention ne semble cependant pas celle de l’exploration scientifique (même s’il s’amuse des codes) mais, par le biais d’un bug de l’algorithme – “l’Anomalie” – , Le Tellier s’amuse à créer diverses situations permettant d’observer, sous le microscope de sa plume, les comportements humains qui découlent de cette Anomalie… beautés, tragédies et laideurs de la condition humaine, le tout narré avec un certain brio et pas mal d’humour 🙂
    En musique de fond, le thème principal apparait comme la fatalité autodestructrice de l’Homme : écologie, réchauffement climatique, qui reviennent en filigranes réguliers dans le récit…
    La fin du roman (le 3ème avion) m’apparait comme la poursuite du bug de l’algorithme/programme. Ce n’est pas forcément “un test” émanant d’une intelligence supérieure, juste un bug car tout finit toujours par bugger ! Mais face au bug, l’intelligence humaine n’est pas assez évoluée pour apporter la bonne réponse technique : au contraire ce sera une “boulette” (le missile) qui précipitera la chute et l’anéantissement; Le compte à rebours des dernières phrases en forme de sablier annonce ce game over. Bref j’ai vu dans ce roman un pamphlet d’anticipation collapsologiste, dans lequel l’écrivain s’inclut en écrivant son “Anomalie” dans son propre roman l’Anomalie… attestant qu’aucune échappatoire est possible !

  91. Bonjour à tous, tombée par hasard sur ce livre, j’ai comme vous tous ici, cherché une explication . Je crois comme beaucoup à un bug et donc un reset. J’interprète la dernière ligne comme ceci : peu à peu s’efface

  92. Je viens de terminer le livre, j’atterris ici, moi aussi !
    Je ne me souviens plus qui cherchait un anagramme derrière Victor Miesel. J’y vois “vies”, “mort” et “ciel”. Comme les thèmes des trois parties : “Aussi noir que le CIEL”, “La VIE est un songe” (et ici, chaque vie est doublée donc vieS), puis “La chanson du néant “, peut-être la MORT. C’est une idée qui n’est qu’une idée ! Merci à tous pour vos pistes. Je reste dans un certain flou, c’est agréable !

  93. A lecture de la dernière page, j’ai eu immédiatement la même vision des choses que Selim. Mais rien ne prouve que je sois dans le vrai. Si c’est le cas, ces lettres qui se délitent n’expriment rien d’intéressant. Elles démontrent juste la destruction de la simulation, car elles en font partie. Cette démonstration est VISUELLE : tout se délite

  94. Itou, je viens de terminer le livre et d’atterrir ici en quête d’une réponse à une question que je ne parviens pas à formuler. Étrange impression. J’ai tenté pour ma part et pour répondre à cette anomalie, de plier la dernière page non pas en deux mais en 3. L’assemblage du paragraphe en sablier n’a pas eu plus de sens ! Dommage, il m’aurait plut de découvrir une énigme…
    Merci pour ce blog.

  95. Il y est question d’avions qui se multiplient et de glaciers qui fondent et font monter le niveau des mers; pendant ce temps nous menons nos vies et nos choix secondaires qui sont autant de chemins vers des réalités dont la seule constante est notre finitude et celle de notre monde

  96. Bonjour,

    Je viens de finir le livre, j’ai pas regardé les 300 commentaires, peut être que ça a déjà été demandé, mais une chose qui m’avait fait tiquer lors de ma lecture, c’est que pendant les interrogatoires, à chaque fois les personnages à qui on demandait si ils étaient bien né à tel endroit, disaient que non. Et ils corrigeaient l’interrogateur.
    Je me suis demandé si c’était voulu dans le questionnaire pour bien vérifier l’identité des gens ou si tous les gens de JUNE, étaient vraiment nés ailleurs. Ce qui voudraient dire que ce n’était pas exactement les mêmes.
    Mais à aucun moment on en reparle et comme je n’ai pas vu rencontre du troisième type, je ne sais pas si c’était aussi comme ça dans l’interrogatoire dans le film.

  97. Je n’ai pas lu tous les commentaires, alors peut-être que celui-ci sera redondant… Je vous partage néanmoins mon explication de la fin tirée de la page 138 : « Pour aller plus loin, c’est peut-être parce que nous pouvons désormais envisager l’idée d’être des programmes que la simulation nous propose ce test. Et nous avons intérêt à le réussir, ou du moins à en faire quelque chose d’intéressant. Et pourquoi? demande Silveria. Parce que si nous échouons, les responsables de cette simulation pourraient bien tout éteindre. »

  98. Il faut tuer le passé pour avancer….n’y aurait il pas dans ce roman une pensée philosophique : le destin (David qui malgré une deuxième chance ne vaincra pas la maladie), la deuxième chance offerte à certains (Sophia, André) ?
    Que ferions nous différemment si une autre vie nous était offerte ?

  99. Quelques observations :
    1) “U, L, C, E, R, A, T, I, O, N , S sont les 11 lettres les plus fréquentes en français. La contrainte dite des ulcérations aligne des vers de 11 lettres, tous des anagrammes du mot ulcérations.”
    La présence du mot “ulcérations” dans le calligramme final n’est pas fortuite. Elle fait référence à Georges Perec (Cf La Disparition)
    2) L’auteur se garde bien de livrer au lecteur les contraintes de forme qu’il s’est imposé pour écrire son roman.
    3) La fin me déçoit un peu. J’aurais préféré que le calligramme terminal suggère une “queue de poisson”. De même, l’histoire aurait peut-être gagné à être recentrée sur les deux personnages principaux : Miesel l’auteur et Blake le tueur. (En tout cas pour le lecteur paresseux que je suis.) Ainsi, on aurait pu débuter le roman par le meurtre de Miesel-mars par Blake-mars et le clore avec celui de Miesel-juin par Blake-juin.
    4) Ce livre est somme toute amusant et ludique, je ne pense pas qu’il faille le prendre “au sérieux”.

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