Tu connais du monde

“Tu connais du monde…”

Je partage aujourd’hui avec vous cette histoire que tous les blogueurs / blogueuses ont vécue. Cet “ami” (la vérité : une vague connaissance) qui a parlé de vous à un(e) ami(e) qui lance sa boîte.

“Tu vas pouvoir m’aider, tu connais du monde”. Début de la blague. Depuis quand tes priorités sont mes priorités ?

Je reçois donc le premier mail de “l’ami” qui me met en relation avec son amie, créatrice d’une marque de fringues qui aimerait bien que je travaille gratuitement pour elle.

Je ne donne pas leur nom pour qu’ils ne le prennent pas trop mal : ce n’est pas la première fois, ce ne sera pas la dernière, mais ça méritait un petit recadrage sur le sujet de la valeur du travail.

Combien vaut votre travail ?

Ça, manque de bol les amis, il y a plein de variables qui rentrent en jeu pour fixer le prix de votre travail. Récemment, un vrai pote me demandait un graphiste pour l’aider à faire son logo, sa charte graphique, son identité visuelle etc… “pas trop cher”.

Je tweete. Je partage la demande de mon ami, parce que c’est un ami d’une part, et que je sais que des graphistes au chômage, des freelances, des mecs sur le carreau, il y en a quelques bons milliers.

Et je vois quoi en retour ? Des reproches de la part de graphistes “ça sent le mauvais payeur ça”. Je ne faisais que mettre en relation un besoin ponctuel, et je sais que de l’autre côté, l’offre est légion. Et je ne parle même pas des sites comme Fiverr, qui propose du travail relativement qualitatif pour pas très cher.

Votre prix ne dépend pas que de vous et de votre nombre d’années d’études, de votre virtuosité et de votre putain d’égo. Mon ami a trouvé un bon graphiste, qui voulait bosser, qui avait besoin d’argent, et qui est reparti avec son salaire, un client satisfait qui parle de lui, et qui a pris le temps de lui claquer une belle recommandation LinkedIn. Gagnant-gagnant.

Alors oui, il y a des abus, dans toutes les professions. L’histoire récente du groupe La Poste à ce sujet avait fait date. Alors que les agences de publicité finalistes avaient déjà dépensé entre 80 000 et 200 000 euros, le groupe La Poste a décidé d’interrompre son appel d’offres, lancé 6 mois auparavant. La blague : le groupe avait décidé de dédommager de 2000 euros les agences de publicité.

Message reçu : votre travail, c’est de la merde, ça vaut peanuts. Dans ce milieu pourri de la publicité, heureusement qu’il y a le stagiaire qu’on ne paie pas (ou si peu) mais qui fait des horaires à faire rougir Stakhanov.

Pourriez-vous me mettre en relation avec…

De mon côté, je me fais vieux, et outre l’ostéopathe pour mon vieux corps, je dois aussi payer mon loyer parisien.

Aussi, quand je reçois un mail d’une créatrice de fringues POUR FEMME où je lis

“Merci de votre rapide réponse 🙂
en effet votre ami Jean-Mich m’a dit que vous étiez blogueur masculin mais peut-être pourriez vous me mettre en relation avec des blogueuses féminine mode et /ou sport?

ma réponse est immédiate, et négative.

Coucou, mon réseau vaut de l’or, mon réseau, c’est ma valeur ajoutée dans la vie.

Parce que je l’ai bâti sur des compétences spécifiques : savoir tenir une flûte de champagne,

Don Giovanni #nofilter #champagne #opera #bowtie

Une photo publiée par Sélim NIEDERHOFFER (@selimniederhoffer) le

utiliser mon sourire, ma répartie, mon LOL en soirée. Retenir les prénoms associés à ces visages que je vois si souvent. Lire leurs derniers articles quand je sais que je vais les voir. Tous ces gens vers qui je vais pour savoir ce qu’ils font, quels sont leurs blogs, quelles sont leurs plateformes préférées pour “influencer”.

Ce réseau, je le bâtis jour après jour depuis longtemps et il coûte cher. Parce que je l’entretiens en rongeant mes heures de sommeil, parce que je le développe au mépris de ma vie de famille inexistante, parce que je néglige parfois mes propres amis pour aller à des soirées pas toujours fun.

Les heures passées à ranger chacun et chacune dans mon fichier Excel, les heures à écrire parfois pour des amis sur des sujets pas toujours passionnants, les faveurs que je demande aux uns et aux autres, tout a un prix.

Chères marques, chères start-up, vous mettre en relation avec des blogueuses féminines mode et / ou sport est un travail. Les sélectionner a un prix. Les convaincre de travailler avec vous aussi. Obtenir des retombées sur le web est un vrai travail, et vous préparer un reporting aussi. Tout ceci, c’est ma casquette de eRP, que j’enfile à l’occasion quand un client sympa vient me trouver, quand un projet me parle vraiment.

Demandez donc à Pascale Venot, Mazarine, Oxygen ou Laurent Guyot, demandez à une agence RP ou une agence eRP s’ils peuvent vous “présenter du monde”.

 

La réponse immédiate serait “mais bien sûr, quel est votre budget ?”

Je ne dis pas qu’il ne faut jamais travailler pour de la visibilité, il faut rester pragmatique. ça peut être un bon moyen de mettre le pied dans la porte pour faire ses armes et pouvoir ensuite aligner les belles références et trouver de meilleurs clients.

Mais contacter un inconnu en lui demandant son aide : évitez-vous le retour de boomerang et les insultes méritées…

Et pour finir sur une note légère, un bisou aussi à ce genre de personnes. Je manque de nom pour les nommer, les conceptualiser.

Tu connais du monde

Le message ci-dessous, quand je le vois, je lis “Tu ne veux pas faire mon job à ma place et gratuitement s’il te plaît ?”

Très envie de lui répondre “Oh, let me Google that for you, ça fait plaisir…”

C’est sûr qu’il est plus facile de balancer un pauvre message derrière un écran que de mouiller le maillot dans la vraie vie quand on est handicapé social. Ou glandeur. Je n’arrive pas à me décider sur le verdict de ces “gens qui osent tout”.

PS : attention, ceci ne s’applique pas pour les opérations où on me propose gentiment de sélectionner les potes blogueurs qui voyagent avec moi 🙂

Sur ce, je repars en soirée. Pour tout le week-end. Bisous à tous !

Sélim, carnet d’adresses de qualité

Published by Sélim Niederhoffer

J'écris des livres, des mails de vente, des pages de vente, des campagnes de pub aussi : je suis Sélim Niederhoffer, copywriter et coach en copywriting. Auteur du best-seller Le Guide du Copywriting chez Eyrolles (plus de 13.000 exemplaires vendus). J'écris pour Forbes.fr, glassdoor.fr, les-mots-magiques.com, et j'ai aussi été publié en papier chez Technikart et Playboy. Hobbies : faire du paddle, courir, et mettre du parfum même quand je suis tout seul chez moi. Mon prochain livre, Les Mots Magiques, sort en octobre 2024 chez Eyrolles. Je forme vos équipes au copywriting : contactez-moi.

5 comments on ““Tu connais du monde…””

  1. Cela fonctionne aussi avec l’annonceur qui te dit : Il y a beaucoup de blogueurs quand même … ( comprendre c’est facile, n’importe qui peut faire venir des blogueurs )

  2. handicapé social lol , tout est question de point de vue, les vrais bons produits n’ont pas besoin d’influenceurs pour se vendre. c est les influenceurs qui font tournent autour comme ils peuvent pour manger une part du gateau.
    Moi je prefere m’appuyer sur mes compétances techniques dans la vie, allez tenir une coupe de champagne avec des gens dont c est le quotidien je veux bien aller le faire pour rigoler de temps en temps, mais en faire mon lifestyle ca me ferais trop déprimer.visiblement ca fait tripper certains , la vie n’est t elle pas bien faite?

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *