“I got you babe”… C’est sur cette chanson que s’achève la saison 4 de Mad Men. Aucun spoilers dans cet article, promis. Nous étions le lundi 18 octobre, je hurle dans mon salon “noooooon, c’est pas fini, steuplé les créateurs j’en veux encore, reviens Don Draper tu es trop méchant j’ai peur de finir comme toi”. Mon colocataire me regarde médusé. “Tu pleures pas comme devant Lost cette fois ?” Non, la fin de cette saison 4 me laisse toutefois moins sur ma faim que la fin de la saison 4 de Lost, moins désespéré que lors du finale.
Passons. Je suis dégoûté, alors je décide d’analyser mon calendrier des séries, mon Excel tout moche qui me facilite la vie. Bientôt reviendront Breaking Bad (juillet 2011 si tard ?), Californication (le 9 janvier 2011), Braquo ira tourner sa deuxième saison en 2011, date de diffusion inconnue. Spartacus est en galère d’acteur pour cause de cancer, How I met your mother n’est plus que l’ombre d’elle-même depuis deux ans et j’hésite à perdre du temps l’été prochain pour regarder l’ultime saison de Entourage. The Pacific m’a déçu, je regarde la saison 5 de Dexter pour apprendre à tuer sans me faire prendre plus que par intérêt scénaristique ou émotionnel.
Et voilà pas que je me tape une insomnie. Pas bien grave, vu que demain (enfin dans une heure) c’est la grève. Je ne produirai rien. Pas un tweet, pas un statut Facebook, pas une vanne. 03H20 du matin, je me sens frais comme un gardon. Je ne comprends pas. Je viens pourtant de faire l’ouverture de la saison des raclettes ce soir, je devrais être lourd et tomber comme une masse. Rien. Forme olympique. Pourtant mes muscles sont fatigués, je le sens, je sors d’un gros entraînement.
“I got you babe”. Chanson de 1965 de Sonny and Cher. Qui résonne dans ma tête comme si la journée allait recommencer. Déformation professionnelle.
Déformation professionnelle parce que cette chanson, c’est celle du réveil de Bill Murray dans Groundhog day. “Un jour sans fin” en français. J’étais trop jeune pour trouver ça cool en 1993, lors de sa sortie.La bande-annonce traîne encore sur Youtube, c’est cadeau.
Si la vie était comme ça, ce serait génial. Vivre encore et encore la même journée jusqu’à la perfection. Être réveillé tous les matins par Sonny et Cher. Pouvoir ajuster et corriger son attitude en fonction des réactions de la femme qu’on convoite.
L’entraînement, jusqu’à la perfection.
Les séducteurs ont ça en eux. En séduction, on n’a pas de problème sur la part de l’inné et de l’acquis. On reconnaît les deux camps. Les naturels d’un côté, et les apprentis de l’autre, qui arrivent parfois à de meilleurs résultats. Une certaine sensibilité, la capacité de doser leurs compliments, leurs sourires. Cela s’appelle de la clairvoyance pour certains, de la calibration pour d’autres. En économie, on parlait de réglage fin, de “fine tuning” entre différentes variables pour atteindre un optimum.
Le problème, c’est qu’en séduction on n’a généralement qu’un essai, contrairement au film “Un jour sans fin”. La vraie vie n’est pas un modèle économique où l’on ajuste des variables. On ne retombera jamais deux fois sur la même fille, dans le même état d’esprit, au même endroit.
Ceteris paribus. Cliquez, l’exemple des steaks et des 35 heures est chouette.
Avec ce concept en tête, vous comprenez pourquoi il est si important de faire une bonne première impression : vous ne pourrez jamais la revivre, cette première fois.
Exemple 1 : vous arrivez fringué comme un clodo pour être “cool” à une soirée où tous les gens sont très bien habillés. Bonne pioche, vous êtes un original. Mauvais choix, elle vous considèrera comme extérieur à sa bande, à son monde. Si vous pouviez ajuster une variable et revivre la même scène, vous vous habilleriez mieux, de manière plus adaptée probablement. Ceteris paribus n’existe pas. On n’a qu’un seul essai.
Exemple 2 : vous êtes vraiment en grande forme, tout le monde vous sourit ce soir, toutes vos blagues font mouche et vous tentez un compliment plutôt décalé sur son sujet de thèse “De l’importance de la télévision dans nos rapports sexuels”. Raté, elle a passé deux heures à essayer de définir un sujet intéressant et porteur, un sujet qui lui tient à cœur. Dans un monde ceteris paribus, vous auriez pu transformer votre ” C’est une blague ton sujet de thèse, non ?” en ” Très intéressant ! Vraiment novateur, j’ai hâte de le lire !”
Exemple 3 : vous êtes sur un lit, elle a envie de vous, vous décidez de lui retirer le haut avant la bas. Pris d’admiration devant ses fesses, vous enlevez délicatement vos chaussures. Là tout droit sorti de nulle part elle vous reproche de ne pas être assez viril, de trop prendre votre temps. Dans un monde ceteris paribus, vous l’auriez prise contre un mur et on n’en parlait plus.
Conseil séduction du jour : Apprenez de vos erreurs, c’est bien. Cette remarque déplacée que vous avez faite à une demoiselle sur sa taille, son maquillage, sa robe, vous ne la referez plus. Comme Rome, votre Piège à Filles ne s’est pas fait en un jour. Seule la pratique vous permettra de repérer ces situations, ces nuances à apporter.
Le truc utile : retirez toujours vos chaussures une fois que vous êtes avec elle, on ne sait jamais…
Je vous laisse méditer cette citation de Bismarck, qui va encore plus loin : « Seuls les sots tirent les leçons de leurs erreurs. Les sages s’enrichissent des erreurs des autres.»
Je crois que je vais publier un livre sur mes plus beaux râteaux pour vous. Je vous souhaite une bonne journée, il est 5 heures, Paris s’éveille. Bonne chance à tous dans les transports, etc.
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