La Taularde : Sophie Marceau En Prison Par Amour

Audrey Estrougo, réalisatrice du film « La Taularde »avec Sophie Marceau, a souhaité dévoiler au grand public une réalité que la plupart d’entre nous ignore : la vie des femmes en prison.

Une réalité qu’elle a elle-même expérimentée en restant un an et demi au contact de prisonniers (hommes et femmes) afin de pouvoir donner à son œuvre cinématographique un caractère des plus authentiques.

C’est ainsi que nous plongeons, à travers le personnage de Mathilde Leroy (joué par Sophie Marceau) dans cet univers mystérieux où l’idée de « loi du plus fort » prend tout son sens.

Il y a aussi, parfois, de forts moments de solidarité (encore faut-il que ceux-ci soient sincères) qui réhumanisent ce milieu austère où la lumière du jour n’est plus là pour égayer les mines tristes.

Cependant, la prison semble être surtout un cadre amplificateur de la souffrance issue d’une histoire d’amour passionnelle mais à bout de souffle. Mathilde a sacrifié sa vie sur l’autel de l’homme qu’elle aime mais ce dernier ne donne aucune nouvelle depuis qu’il a réussi à s’évader de prison grâce à elle.

Sophie Marceau a elle-même comparé, après la séance, la vie de prisonnière à « une mort lente où la créativité et l’inventivité n’existent pas, où les femmes grossissent et se dérèglent, et perdent leur humanité en se déconnectant du monde réel…».

Dès son entrée en taule, Mathilde Leroy devient le numéro 383205-B. Son identité lui est retirée. Pourtant, elle garde la tête haute, elle est brave et certaine que son sacrifice en valait la peine… Et si c’était vrai, et si elle n’avait pas fait tout cela pour rien ?

En sortant, nous avons partagé avec mon amie Camille nos ressentis sur le film « La Taularde ».

Nos points de vue convergeaient. Nous venions de voir un film dur, je dirais même très dur, où une femme est prête à donner tout de sa personne et à se faire écrouer parce qu’elle a foi en l’amour qu’elle éprouve pour son mari.

Cette dévotion a-t-elle un sens ou bien ce film vous prouvera-t-il qu’il faut toujours se fixer des limites dans son rapport à l’autre en amour (et plus généralement dans toutes les interactions sociales que nous pouvons avoir) afin de ne pas se perdre soi-même ?

Une histoire d’amour mêlée à une âpre réalité française qui toutes deux méritent d’être découvertes en salle à partir du 14 septembre 2016.

Marine