Françoise par Sagan

Françoise par Sagan : Alex Lutz met Caroline Loeb en Scène au Théâtre du Marais

J’ai eu la chance d’assister au spectacle « Françoise par Sagan », interprété avec sensibilité par Caroline Loeb, qui a accepté de répondre à mes questions indiscrètes sur ce spectacle.

Il y a peu, une amie m’avait initié à Sagan, un modèle pour elle, une vraie Parisienne, avec ce que cela comporte de folie, de force et de fragilité.

Sur scène, Caroline Loeb incarne et fait revivre l’auteur de Bonjour tristesse pendant une bonne heure, dans ce monologue mis en scène par Alex Lutz, sur une musique d’Agnès Olier.

1/ Pourquoi Françoise par Sagan, pourquoi Sagan ? L’envie de jouer un personnage éloigné de vous ?

Cette envie est venue de mon travail avec Alex Lutz sur notre précédent spectacle George Sand, ma vie, son oeuvre. Déjà, j’y disais que Sand était la Madonna, la Sagan de l’époque.

Je faisais allusion à sa liberté et son appétit de vivre. Puis, un jour que j’étais chez lui, et qu’on parlait du spectacle, j’ai soulevé un livre qui était posé sur le comptoir de sa cuisine.

C’était Je ne renie rien de Sagan, le recueil de ses entretiens entre 1954 et 1992 publiés chez Stock.

Il m’a lu un passage (celui où elle dit « Moi, je crois toujours que les choses vont s’arranger. lorsque je revois un film sur Jeanne d’Arc, chaque fois je me dis elle va s’en tirer, c’est pas possible ») et on a éclaté de rire.

Quelques semaines plus tard, une amie attachée de presse, Bodo, me l’a offert à Villeneuve les Avignon.

Quand je suis rentrée du Festival, où je jouais mon spectacle Sand, j’ai lu le livre et j’ai eu un véritable coup de foudre pour ce texte. J’ai pensé que ça ferait un beau monologue.

Dès que j’en ai parlé à Alex Lutz, il m’a dit « je te mets en scène! ». Et c’était parti! J’ai retrouvé beaucoup de choses qui me ressemblaient, et qui vibraient très fort chez moi. Le côté écorché, hyper sensible.

Et puis évidemment j’ai été saisie par son intelligence et son humour. Son désespoir, qu’elle porte avec beaucoup d’élégance, me bouleverse aussi.

2/ Quelle rencontre avec Sagan, avec ses textes ? Comment êtes-vous tombée dans cet univers ?

Je me suis vraiment attachée à ce texte là, rentrer dans chaque mot. J’ai voulu voir ce qui résonnait chaque fois chez moi de manière intime, pour que le texte soit le plus vivant et vibrant possible.

J’ai vraiment eu la sensation d’être dans sa tête.

3/ Comment avez-vous travaillé avec Alex Lutz, en quoi vos deux manières de voir la scène se sont-elles complétées ?

C’est lui qui a tout de suite eu la vision de la perruque, de la silhouette et de la façon de parler.

Pour Alex, le plus important c’était le travail sur l’oralité, comment retrouver cette fameuse « petite musique » dans sa façon de parler.

Ensemble, avec Valérie Grall, la décoratrice, qui est une amie de lycée, on a travaillé ensemble sur le décor. On a choisi le style etc… Tout s’est passé de manière extrêmement fluide.

Ce que j’adore avec lui, c’est qu’il va très vite. Et comme je ne suis pas vraiment lente, on partait toujours au quart de tour.

Il y avait quelque chose d’évident, à chaque moment.

Dès qu’on a commencé à travailler, j’ai tout de suite su ce qu’il fallait comme lumières, et on était complètement en phase: des rasants, un vrai travail sur le noir, sur l’ombre.

Il fallait que le lumière permette aux spectateurs de m’oublier moi, Caroline, pour entendre le plus possible la parole de Sagan, sa solitude.

Anne Coudret a fait un travail remarquable de justesse et de sensibilité.

4/ Parlez-nous de la musique qui accompagne votre spectacle.

C’est David François Moreau, dans le studio duquel j’avais enregistré le CD de chansons du spectacle Sand, qui m’a parlé d’Agnès Olier, que j’avais croisée à un concert d’Enzo Enzo.

Avec Alex, on l’a vue un première fois, on a évoqué ce prélude de Bach, et c’est Alex qui a eu l’idée de le déconstruire, de lui demander de l’interpréter de plein de manières différentes.

Puis, on a parlé d’un thème original, et le jour où elle s’est mise au piano, dans la salle de répétition, et où elle m’a joué ce thème, j’ai tout de suite eu les larmes aux yeux.

Sa musique me bouleverse complètement. Ça a été un pur bonheur de travailler avec elle. Agnès Olier m’a composé cette musique comme une bande son de cinéma, comme une robe haute couture cousue à même la peau.

Chaque fois que la musique arrive dans le spectacle, c’est pour moi, un moment de grâce inouï.

Je suis tellement heureuse de son travail que j’ai édité un petit CD avec quelques pistes de la musique du spectacle, dont une avec un bout de texte.

C’est comme une petite madeleine que les gens pourraient emporter avec eux. J’ai des amis qui me disent qu’ils l’écoutent souvent; ça me touche beaucoup.

5/ La question que j’ai oubliée de vous poser ?

Si j’étais heureuse? Oui, je suis heureuse! Très heureuse de me glisser plusieurs fois par semaine dans les mocassins et les mots de la délicieuse Sagan.

Françoise par Sagan

Françoise par Sagan,
Lundi, mardi et samedi au Théâtre du Marais
à 19 heures !

Plus d’info sur l’artiste Caroline Loeb.
et pour les réservations, c’est par ici !

Caroline Loeb Françoise par Sagan
Crédit photo : Richard Schroeder

Sélim, spectateur curieux

Published by Sélim Niederhoffer

J'écris des livres, des mails de vente, des pages de vente, des campagnes de pub aussi : je suis Sélim Niederhoffer, copywriter et coach en copywriting. Auteur du best-seller Le Guide du Copywriting chez Eyrolles (plus de 10.000 exemplaires vendus). J'écris pour Forbes.fr, glassdoor.fr, les-mots-magiques.com, et j'ai aussi été publié en papier chez Technikart et Playboy. Hobbies : faire du paddle, courir, et mettre du parfum même quand je suis tout seul chez moi. Mon prochain livre, Les Mots Magiques, sort en octobre 2023 chez Eyrolles. Je forme vos équipes au copywriting : contactez-moi.

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