J’attends toujours d’avoir l’avis de deux ou trois personnes minimum avant de me lancer dans une nouvelle série. On investit généralement beaucoup de temps, autant que ça en vaille la peine et c’est ce qui s’est passé avec Dark, la pépite allemande de Netflix.
Pour l’instant, dans le match France-Allemagne, on perd 0-1. Zéro étant “Marseille”, la série boudée, et 1 étant la belle réussite de Netflix : Dark, réalisée par Baran Bo Odar, un Suisse de 39 ans.
Si certains parlent de Dark comme d’un Stranger Things allemand, il faut pousser l’enquête un peu plus loin pour se défaire de cette idée et apprécier les 10 épisodes. En VO, évidemment.
Dark est une série compliquée à suivre tant à l’image (il faut reconnaître les acteurs, les époques) que dans les conversations qui y sont tenues. C’est une série exigeante et les plus paresseux passeront leur tour. Les plus courageux seront vite récompensés de leur persévérance.
“Mais c’est qui Regina déjà ? T’es sûr ? La fille de Claudia ?”.
De quoi parle Dark, la série de Netflix ?
Dark est une série qui se déroule en 2019, dans un petit village en Allemagne. L’employeur principal de la ville est la centrale nucléaire.
Et autour de cette centrale vont s’enchaîner les disparitions inquiétantes : l’enquête est ouverte. Dark commence donc comme une série policière… mais vire rapidement fantastique !
Comme expliqué sur le visuel suivant : La question n’est pas où… mais quand.
Attention, les spoilers et mes impressions débarquent juste après la photo. Vous pouvez vous arrêter là. Ne prolongez la lecture que si vous avez vu la série !

Ahah, nous voilà entre initiés…
Bon, on commence par quoi ? Par Stranger Things ? Oui, il y a des éléments qui se ressemblent.
- La centrale nucléaire VS le labo gouvernemental.
- Eleven et le rouquin Jonas, celui qui porte le ciré jaune.
- Oui, on voit la même scène qui explique la distortion du temps dans Dark (via un Ubergang, un passage), et celle qui explique la manière de passer dans l’upside down, avec une feuille de papier
- Oui, les années 80, la musique et les fringues des eighties.
Zeitgeist, comme on dit… L’air du temps… N’accusons ni Stranger Things, ni Dark d’avoir plagié des idées l’un chez l’autre…
Mais hormis cette impression qui disparaît rapidement, en un ou deux épisodes, ce sont surtout les références aux autres séries et aux autres films qui m’ont marqué.
Le parapluie jaune du “monsieur-dame” sur le parking, j’ai vu le parapluie jaune de How I Met Your Mother. (En parlant de la Mother, elle est de retour, elle joue dans le premier épisode de Black Mirror saison 4).
Les cochons décédés et les oiseaux qui tombent du ciel, j’ai retrouvé une scène de Flash Forward, la série si prometteuse qu’on voyait déjà remplacer Lost dans nos coeurs.
Si vous avez trouvé Dark compliquée à suivre, au sens où la chronologie peut sembler bordélique, je vous renvoie à quelques très bons films qui traitent déjà de ce sujet, celui du voyage dans le temps et de la boucle temporelle.
Je me souviens très bien la première fois où j’ai galéré à comprendre un film où le futur influençait le passé : l’Armée des 12 Singes m’avait vraiment marqué.
Mais Dark utilise aussi les mêmes principes du voyage temporel que Terminator, que le classique Retour vers le Futur où Marty McFly rencontre ses parents (comme Jonas dans Dark, lorsqu’il voit ses parents se rencontrer à l’hopital pour la première fois).
Plus récent, c’était Looper qui exploitait la même intrigue.
Et j’ai ri en pensant aux Visiteurs, “Les couloirs du Temps” quand Jonas rampe et doit choisir entre le couloir de droite ou de gauche.
Au final, je reste sur ma faim, j’ai hâte de découvrir la suite, la saison 2 de Dark !
Parce que là, messieurs dames les scénaristes, ça fait beaucoup d’open loops, ces boucles ouvertes, ces cliffhangers qui nous tiennent en haleine.
- Que va-t-il advenir d’Ulrich (mix danois de Mads Mikkelsen ou Dolph Lundgren, non ?), emprisonné en 1953 ? Alors que sa collègue la chef de la police voit sa tête dans une archive de presse de l’époque ?
- Pourquoi Mikkel / Michael a-t-il décidé de se suicider ? J’ai eu du mal à accepter le fait qu’il ne tente jamais d’expliquer sa situation, qu’il reste passif et choisisse de rester peinard en 1986.
- Qui est l’horrible pasteur Noah ? A-t-il vraiment des pouvoirs ? Est-il le vrai méchant, le faux gentil, le vrai gentil ? Dit-il vrai à la fin ? (Peu crédible, mais pourquoi pas…).
- Wilkommen in der Zukunft, vraiment ? Jonas se fait accueillir par un coup de crosse en pleine tête, et on lui dit bienvenue dans le futur ? Mais que va-t-il devenir ? (Vous aurez noté les panneaux en chinois autour de la zone désormais contaminée, en 2052…)
Si Goethe, Nietzsche et Platon sont directement cités dans la série, la première inspiration philosophique de Dark reste Schopenhauer et sa vision déterministe de l’existence, qui s’applique au suspense de la série, entre passé et présent.
« Le philosophe nous dit que le libre arbitre est une illusion, et que notre existence, comme tout ce que nous croyons dépendre de notre volonté, est en fait prédéterminée », poursuit Jantje Friese, la co-créatrice de la série.
Des symboles, des labyrinthes, des horloges, le diable, la difficulté à prendre des décisions (prévenir sa mère et son père au risque de ne jamais naître et changer le cours de l’histoire ? Coucher avec sa tante ou pas, une question que ne s’est pas posé Jon Snow dans Game of Thrones mais c’est une autre histoire…).
Allez, à très vite pour de nouvelles aventures, j’ai Black Mirror saison 4 qui m’appelle…
Sélim
One comment on “Dark : La Série Pour Réviser Ton Allemand Sur Netflix”