Il était 22h30. Mon escale au LIDO touchait à sa fin. La taxi m’attendait déjà…
Merci au pays des « Bluebell » car, de la fenêtre teintée de la voiture, remontant les Champs Elysées, je regardai l’Arc de Triomphe se rapprocher de moi. Se rapprocher à tel point que je ne vis plus que lui.
C’est alors que j’ai compris que le LIDO n’était pas un rêve. C’est bien vrai : Paris est faite de Merveilles.
I. A la rencontre du Lido et de ses artistes en coulisses
1. Lido, la Venise de Paris ?
Le Lido de Paris tient son nom d’une petite île située dans la lagune de Venise, réputée pour ses dunes naturelles faites de sable doré.
Dès qu’on pense à Venise, cette image peut défiler dans nos têtes : celle d’une ville intemporelle où les amoureux, entrelacés, se laissent guider par les gondoliers.
On imaginait donc, déjà, que le Lido de Paris nous inviterait à faire un beau voyage.
Créé en 1928, le Lido de Paris était à ses débuts une piscine en sous-sol avec plage artificielle et animation musicale, avant de devenir, en 1946, un festoyant cabaret, qui secrètement peut-être, avait le désir d’emmener ses spectateurs dans un monde magique, le temps d’une soirée, à l’instar de l’éphémère carnaval de la belle italienne.
2. La revue Paris Merveilles
Quand je suis arrivée au Lido de Paris, les artistes répétaient un des tableaux qu’ils joueraient quelques heures plus tard.
Un tableau parmi les douze imaginés par Franco Dragone pour la revue Paris Merveilles (jouée pour la première fois le 2 avril 2015).
Franco Dragone est mondialement connu pour sa capacité à susciter l’émerveillement. Il doit à sa belle créativité de nombreuses mises en scène : plusieurs spectacles du Cirque du Soleil (Algeria, Saltimbanco, Quidam, Ô…) ; le show de Céline Dion sur la scène du Caesar’s Palace (A New Day)… et plein d’autres encore.
C’est avec amour et passion qu’il s’est aventuré dans le projet Paris Merveilles, « j’ai fait infuser mes rêves et ma sensibilité dans cette revue Paris Merveilles, pour qu’elle puisse toucher non seulement le regard mais aussi l’âme de chaque spectateur ».
Paris Merveilles se veut moderne et rompt avec cette tradition de n’accepter sur la scène que des filles de plus d’1m75 en choisissant comme Lady Paris (« Sublime » chanteuse), Manon Trinquier, la demi-finaliste de The Voice 3 au corps tatoué et aux cheveux de rouge teintés.
La troupe Paris Merveilles, comporte 70 artistes (42 artistes sur scène par show) venus de 13 coins du monde pour vous faire rêver.
3. Par ici les coulisses
Le jeudi 24 octobre 2016, Hervé Duperret, le Directeur Général du LIDO nous a invités à aller de l’autre côté de l’imposant rideau bleu nuit pour découvrir les coulisses.
Vite, allons à la rencontre des personnages féériques !
La visite a débuté dans la salle des costumes, avant de se poursuivre dans une loge où les filles commençaient leur maquillage pour le show. L’une d’entre elles m’a confié qu’elle passait une bonne heure à se pomponner puisqu’elle ne trouvait pas le temps pour les retouches entre les différents tableaux, n’ayant parfois pas plus d’une minute pour se changer !
Puis, Manon, installée devant l’immense orchestre mécanique nous a parlé de ses débuts au LIDO, « Après The Voice j’ai été contactée par Yvan Cassard, un grand compositeur (référence à Mylène Farmer et à Johnny Hallyday), qui souhaitait que je fasse les voix témoins soit les maquettes du LIDO pour qu’il puisse trouver, par la suite, une meneuse de revue. Je suis donc allée en studio enregistrer les chansons tout en pensant qu’elles ne seraient pas pour moi. Après 8 mois, il m’a rappelée en me disant qu’il avait organisé des castings dans le monde entier mais qu’il s’était accroché à mes versions et qu’il ne voyait personne d’autres les chanter. »
Elle nous a également partagé sa joie d’être la « Sublime » chanteuse de la revue Paris Merveilles « dans les chansons il y a un petit peu d’Adèle, un petit peu d’Amy Winehouse, un petit peu d’Edith Piaf et c’est pour cela aussi que j’ai accepté l’aventure : le fait de pouvoir me dire que c’était sur-mesure pour moi ».
Des danseurs nous attendaient ensuite pour répondre à nos questions ainsi que les cuisiniers Lenôtre et leur buche de Noël « cygnes » et citronnée !
II. « Let’s Go Paris ! »
Les répétitions, les préparations sont terminées. C’est l’heure, le Lido se réveille. Tout le monde est bien installé. Place au spectacle !
1. Le désir d’émancipation d’une ingénue binoclarde
Une plume vole sur l’écran et Alicia, qui la suit, n’arrive pas à l’attraper.
La jeune secrétaire entre alors dans un monde qui lui est étranger au milieu de belles créatures dignes d’un conte de fée. Timide, la jeune femme à lunettes n’ose pas bouger. Lamichael, un « Lido Boy » aux airs de magicien, l’amène au milieu de la scène. L’aventure commence ainsi.
A travers Paris et ses quartiers, ses monuments chargés d’histoire, Alicia va petit à petit sortir de la carapace qu’elle s’est créée, de cette image de femme secrétaire de bureau qui s’ennuie profondément ; et qui n’a qu’un seul rêve, celui d’être une « Bluebell » parisienne.
La plume qui guide la jeune femme tout au long du spectacle réapparaît à la fin. Elle est cette fois-ci rouge et bien réelle. Alicia l’attrape. Elle est arrivée au bout de sa transformation. De secrétaire coincée elle devint sublime « Bluebell ».
On retient de la revue Paris Merveilles une double belle preuve : celle de l’émancipation d’une femme qui ne demande qu’à « fleurir » en sortant des schémas sociaux classiques dans lesquels elle aurait pu se retrouver prisonnière et celle de la resplendissance de Paris.
2. Des tableaux très émouvants et des « cygnes » d’espoir
J’aimerais finir cet article en vous parlant de deux tableaux qui m’ont particulièrement émue.
Il y a eu le tableau, avec cet artiste, Mansour, et son numéro très touchant de hip-hop. C’est la première fois que je voyais quelqu’un avec une totale maîtrise de son corps. Dans le tableau qui lui est dédié il danse dans le ciel étoilé. Cet homme, c’est celui qui vous donne l’envie d’aller au bout de vos rêves jusqu’à en décrocher la Lune.
Il y a eu également le tableau final « punchy » avec le défilé des danseurs et des danseuses en fleurs qui clôture le spectacle en une explosion de joie de vivre. On n’a qu’une envie : se joindre à eux sur scène en chantant « Let’s go Paris ! ».
Un dernier mot avant de baisser le rideau :
« Pour moi la scène est un lieu sacré essentiel, et en ces temps où le monde est de plus en plus désenchanté, notre mission est bien d’apporter joie et brillance dans la vie des gens, de crier la fête. » (Franco Dragone)