Il y a un an, j’ai pris une terrible résolution. Me mettre au “vrai travail” et arrêter de regarder de nouvelles séries. J’avais déjà Mad men, Breaking Bad, Californication, How I met your mother, Dexter, How to make it in America et Spartacus à finir.
J’ai vu l’engouement pour Game of Thrones « le trône de fer » en VF sur les réseaux sociaux et sur 9gag. Des amis proches, possédant un goût sûr en termes de séries (The Sopranos, The Wire, Justified et Lost) m’en ont parlé. Victime consentante de la recommandation sociale, il fallait que je regarde Game of Thrones pour comprendre cet engouement.
Pour comprendre la mécanique. Y a-t-il vraiment des raisons de s’enthousiasmer pour ce Lord of The Rings version télé ? Oh que oui ! Engouement justifié !
J’ai dénombré 5 bonnes raisons de suivre Game of Thrones.
Raison 1 : Game of Thrones est une série féministe
Arya la fille de Ned Stark apprend à manier l’épée. « Brace yourselves, Jeanne d’Arc is coming ».
La blonde Khaleesi veut la paix entre les guerriers à cheval et les femmes des villages qu’ils ont brûlés et pillés.
Cersei Lannister incarne la femme de pouvoir, elle va de manigance en manigance pour son frère, pour son fils, pour elle-même aussi.
La femme de Ned Stark, Lady Catelyn est une femme d’honneur. Comme Corinne Touzet, mais sans le képi. Elle fait face à toutes les épreuves sans broncher. Soutient ses fils et son mari en tout temps. Sait se montrer digne et ne baisse jamais les bras, même quand le chagrin l’accable.
On ne saurait parler de Game of Thrones sans évoquer le rôle des prostituées. Charmer les hommes, tous, et obtenir des confidences. Bien pratique pour la narration. Dans un monde où l’hiver arrive, il faut bien se réchauffer, non ?
Cependant les prostituées ne sont pas mal traitées (scénaristiquement parlant), elles ont un vrai rôle à jouer.
La sainte trilogie sexe, pouvoir, argent est respectée. Peu de personnages sont uniquement motivés par l’honneur, le sens du devoir, le sens du sacrifice. Les personnages féminins ne sont donc pas de simples appendices narratifs, ils sont pleinement intégrés à l’histoire.
Raison 2 : Game of Thrones réunit un beau casting
HBO a les moyens. Game of Thrones était très attendue en termes d’audience, et n’a pas déçu. Notamment grâce à son casting d’acteurs familiers du grand public.
Se payer Sean Bean, a.k.a Boromir du Seigneur des Anneaux, on applaudit des deux mains. “One does not simply become Ned Stark”.
Mark Addy, acteur dans The Full Monty et le Robin des Bois de Ridley Scott incarne le roi Robert Baratheon. Il a une bonne tête, on éprouve de la sympathie pour ce roi alcoolique.
Le sosie de Guillaume Canet joue le rôle de Jon Snow, le bâtard de Ned Stark. Un beau gosse maudit, contrairement à son frère Robb, autre beau gosse interprété par Richard Madden.
Le nain de Nip / Tuck Peter Dinklage donne vie à Tyrion Lannister, le fils honni du puissant Ser Lannister, homme le plus riche des Sept Royaumes.
La mère d’Hermione Granger dans Harry Potter incarne lady Stark.
Un casting alléchant, mais on oublie vite les acteurs au profit de l’histoire. Vengeance, pouvoir, et trahison au programme.
Raison 3 : Jean de la Fontaine approves this message.
Notre auteur national a connu la cour, ses usages et ses excès. Ses complots, ses comportements et ses couardises. On retrouve dans Game of thrones les loups, les renards, les lions et les rats, les mêmes comportements nécessaires pour survivre aux jeux du pouvoir et monter sur le trône de fer.
Si vous avez le temps et que vous vous intéressez au pouvoir, je vous recommande de lire « POWER » de Robert Greene, auteur américain francophile qui a analysé toutes les prises de pouvoir, toutes les conditions d’exercice du pouvoir sur deux millénaires pour en sortir un ouvrage exceptionnel sur les 48 lois du pouvoir.
Dans Game of Thrones, tout y est. L’honneur sali qu’il faut laver, la cupidité, le pouvoir de la jalousie, la faiblesse pour l’argent et le sexe, l’instinct de survie au détriment du devoir.
Si la violence brute, la force pure est parfois utilisée et nécessaire, rien n’est plus intéressant que les Jedi mind tricks, les tours que se jouent les uns aux autres, les pièges et les provocations tendues…
Chaque maison ayant un emblème, un animal, on retrouve les LOUPS du Nord affronter les LIONS de l’Ouest. Chevaux sauvages, brebis égarées, ours et dragons sont aussi de la partie.
Jean de la Fontaine aurait adoré cette série, j’en suis sûr.
Raison 4 : raconter une histoire, ça s’apprend.
Et visiblement les scénaristes de GoT n’ont pas séché les cours de storytelling. OK, il s’agit de l’adaptation d’une saga déjà existante. Mais comment ne pas applaudir face au travail de titan nécessaire pour intégrer tous les personnages de manière aussi harmonieuse et compréhensible ?
Bien sûr on se pose des questions. « Mais c’est qui lui déjà ? », « Ils sont de quels royaumes, eux ? », « Et pourquoi ils se détestent ceux-là ? ». Il faut qu’on se pose des questions pour que l’intérêt soit là.
La scène la plus représentative à mes yeux arrive assez tôt : quand le jeune Brandon Stark prend des leçons d’histoire-géographie, lorsqu’il récite les devises de chaque famille. Quelle narration astucieuse !
Les questions qu’on se pose trouvent progressivement des réponses. Ce n’est qu’au fil des épisodes qu’on peut saisir toute la complexité des personnages, et même certains « méchants » peuvent trouver grâce à nos yeux à la suite de certaines révélations.
Je n’ai pas cherché à savoir si l’adaptation était fidèle au livre. J’ai simplement passé mon week-end dessus, incapable de décrocher. C’est généralement le signe d’une bonne série.
Raison 5 : Game of Boobs !
Au début surtout, on peut croire qu’on aura à faire à un cocktail à la Spartacus : vengeance, violence, sexe. Que nenni.
L’histoire est bien plus intéressante qu’une simple paire de seins, mais il faut avouer que l’explication de l’équipe du SNL vaut son pesant de cacahouètes. Game of Thrones serait écrite par un gamin de 13 ans…
SNL – Game of Thrones par WatchTooMuch
Brace yourselves, season 2 is coming !
Sélim, triste pour les mecs de la Nightwatch… Pas de femmes pour le restant de leurs jours…
